Notre vie sous le virus
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Notre vie sous le virus

On a été victimes du Coronavirus. Si vous avez tenté, hier samedi, de vous connecter sur le site, vous l'avez peut-être constaté : une bonne partie de la journée, il est resté en rade. Il n'est revenu que vers 16 heures, grâce aux efforts télé-acharnés de notre équipe technique. En cause : très vraisemblablement, notre émission de vendredi sur le Coronavirus, que nous avons mise en accès libre dès samedi matin à la demande générale. Notre serveur n'a pas résisté à l'afflux de visiteurs. Excuses à tous les empêchés. Mais ça va mieux ce matin. La preuve, je peux vous écrire.

Pourquoi cette émission a-t-elle connu ce succès ? Pourquoi tant d'entre vous ont-il souhaité, à toute force, la partager ? Vous avez été nombreux à nous dire que nos deux invités, deux médecins parlant fort et clair, vous avaient fait réaliser la gravité de la situation. Cela m'a étonné, mais n'aurait pas dû. Je sous-estimais la puissance du déni. A force d'y baigner, on finit par ne plus réaliser à quel point peut être démobilisatrice la bouillie des chaînes d'info, où les cris d'alarme des médecins de terrain sont noyés dans le ronron duhamelien (sans parler du médico-blagueur officiel Cymès, voir la chronique toute fraîche de Sherlock). Et je m'inclus dans ce triste constat. Mon cerveau sait bien, depuis des jours, que la France en arrivera tôt ou tard à un confinement autoritaire à l'italienne, ou à l'espagnole, parce qu'il n'y a pas d'autre solution. Pourtant, quand j'ai appris hier que le Premier ministre devait parler à 19 heures 30, je n'ai pas eu immédiatement la claire conscience de ce qu'il pouvait annoncer. Puissance du déni !

Le drame qui se joue aujourd'hui est la réplique, en hyper-concentré, de la tragédie du dérèglement climatique, avec les mêmes personnages. Des autorités hésitantes, les yeux rivés sur la Bourse et la croissance, qui jouent chaque coup trop timidement et trop tard. Une minorité de Greta-Cassandres qui s'époumonent dans le désert des surdités. Et une foule incrédule, entassée aux terrasses, ne renonçant à rien, prête à tous les sacrifices s'ils ne la touchent pas personnellement. Devinez dans quel sens inclinent les medias commerciaux ! Seuls changent les interprètes : indifférents ici, les boomers paniquent là. Et les jeunes, c'est le contraire (je schématise, il y a toujours des exceptions). Une différence : COVID 19 passera, un jour ou l'autre, laissant sur le terrain sa trainée de cadavres. Le dérèglement climatique, lui, est devant nous, pour les décennies qui viennent.

Et nous ? Dès vendredi, Arrêt sur images a décidé de passer en mode télétravail, le temps qu'il faudra. Le virus ne passera pas par nous. Mais on ne renoncera évidemment pas à éclairer, voire à égayer, vos confinements. Nos émissions seront tournées en téléconférence. A quoi cela ressemblera-t-il ? Je suis incapable de vous en donner l'idée. Il est possible que le résultat soit catastrophique. Il est aussi possible que la contrainte accouche de nouvelles formes, de nouveaux formats. On expérimentera. Je sais que vous nous aimez (aussi) pour ça. La vie continue.


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