Mélenchon : mais où est passée l'essoreuse à bolcheviks ?
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Mélenchon : mais où est passée l'essoreuse à bolcheviks ?

Allons, ce n'est peut-être qu'un mauvais moment à passer. Un cauchemar surprise, dont on va se réveiller.

"Le moment Mélenchon" titre Libé en Une. Voilà, c'est ça. C'est son moment. Son quart d'heure warholien. Après quoi, on va se retrouver entre gens sérieux, dans un cas de figure sérieux, connu, balisé : l'épouvantail Le Pen, face au refuge Macron. D'ailleurs, à peine le "tribun rouge" (Laurent Joffrin) a-t-il pris son envol, que le "trou d'air" menace. Déjà ? C'est Frédéric Says, sur France Culture, qui l'annonce. Scénario : Mélenchon va passer "dans l'essoreuse", et en sortir "rapetissé". L'électeur marabouté par le "tribun" va se pencher sur les petites lignes de son programme, et se réveiller brutalement. Sa main, à l'électeur, va trembler au dernier moment.

Evidemment, il faut la démarrer en catastrophe, l'essoreuse. Car le bougre a le tempo pour lui. "On ne l'avait pas vu venir", reconnait Ruth Elkrief. Et voilà Maximilien Illich qui surgit, à quinze jours du premier tour. Quinze jours ! Ah, il avait bien caché son jeu, le fourbe. Comment organiser la contre-attaque, en deux petites semaines ? Et d'abord, où a-t-on rangé l'essoreuse à bolcheviks ? Et le mode d'emploi de l'essoreuse ? On imagine l'effervescence dans les rédactions Dassault ou Arnault. Ah, le voilà, tout jauni, le mode d'emploi, et pour cause : il n'avait pas servi depuis Georges Marchais, en 81. Lisons donc. Les chars russes place de la Concorde ? Non. Obsolète. On essaiera dans un second temps. La fuite des capitaux ? Oui. Un million de fois oui. Tiens, faisons parler les banquiers. Vite vite, deux coups de téléphone suffisent. On titrera "les banquiers prédisent un cataclysme". Et puis tiens, ressortons toujours les épouvantails Chavez et Castro. Ou alors (France Inter) dégainons un obscur banquier blogueur, Georges Ugeux. Aïe, mauvais plan : il a quasiment traité de cons les électeurs du "tribun rouge". Mal ajusté, le canon. Un coup pour rien.

Mais on sent bien que ça ne suffira pas. Sur le projet mélenchonien de Constituante, par exemple, l'essoreuse de 81 n'avait rien prévu, et pour cause. Pas grave. Expliquons que la chose n'est pas claire, vaguement dictatoriale, on gagnera du temps. Reste l'Europe. Compliqué, le plan Mélenchon sur l'Europe. Plan A, plan B. Comment ça s'articule ? Comment ça marche, son plan B ? Le fourbe ! Il s'est bien gardé de l'expliquer. Sauf, il est vrai, sur quelques sites tapis dans l'ombre qui lui posaient des questions, comme ici, en 2013, face à Jacques Sapir. Courage, pour le rattrapage, restent encore dix jours.

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