Giesbert l'embobineur
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chronique

Giesbert l'embobineur

Le malheureux Giesbert !

"J'en prends plein la gueule pour pas un rond. J'étais chez moi, en train de tailler mes oliviers..." Et le voilà, le malheureux, convoqué au Grand journal, quasi entre deux gendarmes, pour faire la promo du Point de la semaine, "l'affaire Copé" (notre résumé est ici), "alors que dans une semaine, je ne serai plus directeur de la publication..." Mais qui a donc le coeur de persécuter le pré-retraité ? Qui ? Aphatie-la-preuve, bien entendu. "Comment établir qu'il y a surfacturation ? Quels sont les experts que vous avez eus ?" Attention, écoutez la réponse :  "C'est Mélanie qui a fait ça avec Christophe. Je me suis renseigné depuis. C'est une enquête qui a été très longue. Ils ont euh, ben, ils ont épluché tous les trucs de, de...Oui, parce que c'est très étrange. De l'avis général, c 'est entre 20% et parfois deux fois plus. Toute la campagne de Sarkozy a été surfacturée." Et hop, passez mistral sur les oliviers : on ne saura pas.

Coup de tonnerre dans le landernau : Le Point fait de l'investigation. Et re-coup de tonnerre : contre Copé. Cherchez l'erreur. Rompant avec la myriade de couvertures sur le nul Hollande, le sous-doué, le débile, soudain cette couverture sur l'affaire Copé, qui semble fabriquée par un accessoiriste de téléfilm français sur la-saga-d'un-petit-journal-qui-s'en-prend-aux-puissants. Avec scénario de film français, accessoires de film français, et comédiens de téléfilms surjouant le complot (les copéïstes) ou la liberté de la presse (Giesbert). Le tout revu, oliviers obligent, par Pagnol et Fernandel (si vous n'avez pas envie de regarder les Césars, revoyez donc nos deux émissions avec Giesbert, ici et ici).

Dans le pugilat entre Copé et Giesbert, on peine à départager le camembert et le roquefort. L'homme de la piscine de Takkiedine, contre l'Embobineur de la Ve République. Car Copé ne se contente pas de crier au complot. Il a retrouvé, sans trop de mal, une citation de Giesbert, qu'il sort au micro d'Elkabbach :"Même si je voulais devenir Hugo, c’est-à-dire écrivain, j’étais déjà, sans le savoir, journaliste dans l’âme : un imposteur qui savait embobiner son monde". Et un point pour lui : dans le match des plateaux, c'est plus déterminant que de publier les comptes de l'UMP. Pendant ce temps, le scoop de Mediapart, avec vrais documents à l'appui, sur la manière dont le PDG d'Orange Stéphane Richard censure le cinéma français, n'a toujours été repris par personne (hormis nos confrères de Slate).

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