De sa bouche même...
Le matinaute
Le matinaute
chronique

De sa bouche même...

Délectable surprise des zobservateurs zunanimes.

Tiens, comme c'est étrange, comme c'est bizarre, comme c'est inattendu: il n'a rien dit ! Vraiment, non vraiment, il n'a pas été très spontané ! A croire qu'il l'avait répété, son texte ! Si nous nous y attendions ! Face à la redoutable Claire Chazal, tendre amie de Madame, on pouvait légitimement espérer un match sans pitié, une lutte à mort, un grand numéro d'interview avec relances, fortes poussée dans les retranchements, gouttes de sueur perlant au front des combattants.

Cette délectable surprise, en fait, était aussi prévisible que le spectacle lui-même. Comme si toute la "séquence" ne formait qu'un continuum, courant du faux suspense de l'annonce ("il s'expliquera finalement dans le journal de Claire Chazal") aux réactions, donc, des zobservateurs: quel scandale, il n'a-rien-dit-de-ce-qui-s'est-vraiment-passé-dans-la-suite-2806. Au coeur de ce continuum, en constituant à la fois l'acmé, le prétexte et le carburant, le clou du spectacle lui--même, indissociable composé de mimiques, de silences, de gros plans, plans moyens, plans larges, de tons pastel, de mots choisis et répétés, un numéro qu'il faudra se repasser en boucle dans les écoles de communicants, pour étudier ce qui fonctionnait sous Giscard et au début des années Mitterrand, mais qu'il est préférable d'éviter au XXIe siècle, à l'ère de Twitter. Bon.

Dans cette pièce au scénario sans échappatoire prévue (les deux portes du viol et de l'acte tarifé étant hermétiquement fermées), cherchons donc le soupirail, le couac, la fausse note, la seule, l'infime, puisqu'il y en a toujours une. Elle s'imposa d'elle-même après quelques minutes: c'étaient les dents du bas de DSK, sa dentition gâtée, seul détail discordant avec la créature photoshoppée qui jouait au Grand de ce monde détrôné par un destin injuste. Et tandis que déroulait ses fastes, sur le pont supérieur, le numéro parfait qui amusait la croisière, les chicots du bas, rebelles, mal-pensants, archaïques, moyen-âgeux, limite hétérodoxes, totalement a-présidentialisables en tout cas, jouaient leur partition propre, suggérant l'aveu grimaçant que démentaient les timbres, les déguisements, les maquillages, les éclairages, les coiffures des deux comédiens. Mais non, il n'en voulait pas, le patron, du potage amer du chef suprême. Mais oui, il ne désirait au fond rien d'autre que mordre, mordre encore, impunément, dans l'inépuisable sac de friandises.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.