Une supplique à France Inter
Le matinaute
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chronique

Une supplique à France Inter

Quarante-cinq policiers à France 24 ?

Quarante-cinq policiers, en deux perquisitions successives ? Et tout cela, dans le cadre de l'enquête sur la plainte déposée par Christine Ockrent, pour "harcèlement moral"? On se pinçait, en écoutant un délégué CFDT de France 24, invité par Pascale Clark sur France Inter, dénoncer le déploiement policier dans les locaux de la télé. Quarante-cinq policiers, pour fouiller bureaux et ordinateurs, à la recherche des traces du "harcèlement". Et il parait que la police est en sous-effectifs ! On serait curieux de connaître les canaux exacts, les circuits, les consignes, par lesquels l'épouse de l'ex-ministre Kouchner, dans la guerre pathétique qui l'oppose à l'autre chef de France 24, Pouzilhac (notre dossier complet est ici), est parvenue à privatiser à son profit une partie de la police parisienne. Vivement que la question soit posée à Guéant.

C'est une bonne idée, en tout cas, de sortir du ronron de l'interview classique Hortefeux-Bertrand-Fabius-Valls, où pataugent sur les autres stations Aphatie et Elkabbach, pour sauter sur un épisode inattendu, et l'explorer. C'est une manière d'échapper en douce à la domination sans partage du journalisme politique, domination qui ne perdure que parce que la corporation accepte qu'elle perdure, puisqu'elle ne figure ni dans le cahier des charges des stations, ni dans la constitution, ni dans les lois de la nature.

Après ce compliment, France Inter peut-elle entendre une supplique de matinaute ? Elle concerne les trois minutes fatidiques qui précèdent huit heures. La station meuble ces trois minutes avec la bande-annonce survitaminée d'une émission de l'après-midi, interprétée par deux animateurs sous substances, dans une débauche de bruitages (vitres cassées, crissements de pneus, braquage de supérette, hurlements de coyotes, accident de train, atterrissage en catastrophe de navette spatiale, etc). La séquence se termine rituellement par une mise en boîte lourdingue de Bernard Guetta et de Patrick Cohen, lequel enchaîne ensuite non moins rituellement, avec une jovialité polie. On voit bien le but des programmateurs: il s'agit de souligner, chaque matin, après le départ dans les conditions que l'on sait de Porte et Guillon, que oui, l'humour a encore sa place dans la tranche matinale d'Inter, et-que-l'on-peut-même-se-payer-la-fiole-des-stars-de-la-tranche. Mais bon. On a compris. On promet qu'on ne fera plus de manif pour le retour de Porte et Guillon, qu'on sera sages, qu'on ne dira plus de mal de Philippe Val, mais pitié, levez la punition, donnez trois minutes de plus à Pascale Clark, à Lefébure, à Thomas Legrand, à la météo, à qui vous voulez, mais débarrassez nos matins pâteux des casseurs de vitres et des coyotes hurleurs !

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