Mais pour qui se prennent les Mexicains ?
Le matinaute
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chronique

Mais pour qui se prennent les Mexicains ?

Le culot de ces Mexicains ! A-t-on idée !

Quand on est le pays des sombreros, des mariachis, et des narco-trafiquants, quand on a condamné à la peine risible de 60 ans de prison une Française ontologiquement innocente, puisque française, et quand la France, patrie des droits de l'homme, vous offre une porte de sortie honorable, a-t-on idée d'oser faire un bras d'honneur à ladite patrie des droits de l'homme, en (on ose à peine l'écrire) rejetant l'ultimatum français, pourtant si gentiment formulé ? A-t-on idée de provoquer la cinquième puissance mondiale, en "se retirant" de l'Année du Mexique ? A-t-on idée de ne pas obtempérer à la vertueuse MAM, au raffiné Mitterrand, à l'Irréprochable Sarkozy ? Mais pour qui se prenennt-ils ?

Assez, assez d'indulgence avec le Mexique ! Gelons immédiatement les avoirs en France du clan au pouvoir au Mexique, puisque ce sera manifestement plus facile que pour les avoirs de Moubarak, pour lesquels la France ne se précipite pas. Et si cela ne suffit pas, envoyons le Charles de Gaulle croiser au large du Mexique. On verra bien, alors, s'ils continuent de fanfaronner !

Je ne me suis pas plongé dans les méandres du dossier judiciaire de Florence Cassez. Les medias français non plus, qui mutiplient les interviews de la prisonnière, en se contentant de répéter paresseusement, pour tout rappel des faits, qu'elle "clame son innocence". Tout au plus, en épluchant la presse mexicaine (lecture obligée, puisque la presse française croirait se rendre coupable d'outrage au patriotisme en faisant ce travail), tout au plus, donc, avions-nous établi ici-même qu'il existe, hélas, des éléments laissant penser que Cassez s'est bel et bien rendue complice d'enlèvement et séquestration. Que son cas, ensuite, ait été pris en otage par l'obsession sécuritaire qui habite manifestement le gouvernement mexicain, que des erreurs de procédure aient été commises, qui méritaient la cassation, c'est possible. La Justice mexicaine a jugé le contraire. Ni l'indépendance de notre propre Justice, ni notre propre préservation de toute pratique de corruption, ne mettent hélas (encore) la France en position d'exiger quoi que ce soit, de la Justice ou du pouvoir mexicain. Parmi les raisons qui expliqueraient la fermeté du gouvernement mexicain, certains avançaient, dans l'article mis en lien plus haut, qu'il serait soumis "à la pression des medias mexicains". Là encore, c'est possible. Quant à l'indépendance de notre propre presse, les Mexicains y croiront sans doute davantage le jour où elle publiera, sur le cas Florence Cassez, autre chose que des hagiographies.

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