Temps de travail : la discrète mise en cause de la France
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Temps de travail : la discrète mise en cause de la France

Et encore une découverte, à propos de l'Europe !

Elle concerne, cette fois, la durée du travail. C'est Bernard Thibault qui le révélait ce matin sur RTL à un Aphatie ébahi: le Comité européen des droits sociaux, chargé de veiller à l'application de la charte des droits sociaux par les Etats européens, juge excessif que les cadres, en France, puissent travailler jusqu'à 78 heures par semaine. Il déplore également que la loi de 2008 (une des lois sarkozystes de "déverrouillage" des 35 heures) n'impose pas aux conventions collectives d'encadrer la durée du travail. Et la CGT va se saisir de cet avis pour demander de réformer cette loi de 2008. "Ca nous avait échappé, on vérifiera" bafouilla Aphatie, nettement plus intéressé de savoir si Thibault, en 2012, assisterait cette fois, oui ou non, aux voeux présidentiels.

Aphatie a des circonstances atténuantes: l'information, révélée en France par Les Echos le 16 décembre dernier, n'a été reprise (au moins à en croire Google News) que par Rue89, et le site de L'Express. Son écho a donc été limité. On objectera que le Comité Européen des Droits Sociaux n'est qu'un obscur "machin", un aréopage d'experts qui n'a pas compris que nous sommes dans la compétition mondialisée, que les Chinois, eux, sont très heureux en travaillant 80 heures par semaine et en gagnant 10 % du SMIC. Circonstance aggravante, ses avis ne sont que consultatifs. Pourquoi donc se fatiguer à les relayer ? De la même manière, la décision de novembre dernier de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, qui va obliger la France à modifier le statut de ses procureurs (la Cour de cassation en a déjà pris acte), est retombée dans une profonde indifférence, après quelques heures de faveur médiatique.

Cette décision du CEDS sur le temps de travail a le grave défaut de se situer à l'exacte intersection de trois points aveugles des projecteurs des médias: les institutions européennes, les questions juridiques, et les questions sociales. En outre, elle vient prendre à rebrousse-poil nos polémiques familières sur l'Europe: voici une décision d'une instance européenne, allant dans le sens de la protection des droits sociaux. Elle cumule donc les handicaps. On comprend qu'européolâtres libéraux, et européosceptiques anti-libéraux, considèrent l'objet avec une indicible méfiance.

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