Sacrilège : Fillon attaque l'assurance-vie !
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Sacrilège : Fillon attaque l'assurance-vie !

Que c'est beau, un lobby naissant ! Comme c'est émouvant, d'assister aux premiers instants

d'une campagne d'opinion, que l'on va voir dans les prochaines semaines croître, embellir, grandir sous nos yeux ! A peine Fillon avait-il abattu, hier à France Inter, une de ses cartes maitresses de rabotage des niches fiscales -le changement du système de taxation de certains contrats d'assurance-vie, trois milliards à la clé- que le journal Les Echos dégainait son contre-argumentaire : "au moment où la question du financement des retraites est plus que jamais d'actualité, le choix peut paraître paradoxal". Toucher à l'assurance-vie ! Sacrilège ! Ne nous y trompons pas : en idiôme des Echos, "peut paraître paradoxal" représente l'avant dernier degré de la condamnation, juste avant la fatwa suprême ("c'est un choix idéologique").

Dans chaque niche, prétend-on, il y a un chien qui mord. A en croire Les Echos, toujours, le chien qui occupe la niche de l'assurance-vie n'est pas n'importe quel chien : ce sont les quinquagénaires aisés. "Le 1% des Français les plus riches (patrimoine supérieur à un million d'euros)" détiendrait "40 % des encours de l'assurance-vie". Disons donc, pour simplifier, les très riches (à ne pas confondre tout de même, ils y tiennent, avec les très très riches, vous savez, ceux du Premier cercle, des courses à Chantilly, et du bouclier fiscal). Compte tenu, donc, du potentiel d'influence de ces très riches, on peut s'attendre à la multiplication des éditoriaux, des statistiques attendrissantes, et des sondages modérateurs, sur les multiples bienfaits, pour la croissance, pour la France tout entière, pour le monde entier, du système français de l'assurance-vie, tel qu'il est, et doit rester.

Comme nous sommes en France, et ainsi que le remarquait ce matin sur France Inter Dominique Seux (qui le répète sur son blog des Echos), le débat ne pouvait évidemment pas être aussi simple. Il se complique d'une donnée particulière qui n'a pas échappé à Seux, qui lit les petites lignes: ce coup de rabot envisagé n'est pas un vrai coup de rabot. C'est un coup de rabot par anticipation. Le gouvernement n'envisage pas de taxe supplémentaire. Il envisage simplement (en espérant comme d'habitude que les agences de notation ne liront pas les petites lignes) de prélever par anticipation, chaque année, des taxes qui auraient de toutes manières été prélevées à la fin des contrats d'assurance-vie. Autrement dit, on comble en catastrophe un trou cette année, en creusant un trou équivalent dans les comptes des années qui viennent. Exercice de rentrée : compte-tenu de toutes ces données, construisez les argumentaires des uns et des autres, dans le débat qui s'amorce.

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