Chronique pour nos abonnés de droite
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Chronique pour nos abonnés de droite

Tiens, pour une fois, je vais m'adresser à nos @sinautes de droite
(si si, il y en a, je les ai repérés, ne m'obligez pas à donner les noms). Nouvelle du jour, Fillon est contaminé. Vous l'avez écouté, aux 20 Heures, chers @sinautes de droite, justifiant le dépôt prochain d'un projet de loi d'interdiction générale de la burqa ? "Bien sûr, on va prendre des risques juridiques. Mais ça vaut le coup" (en substance. Je ne suis pas certain qu'il ait dit "ça vaut le coup"). Avec son air grave et triste, qui vous plait tant. Des risques juridiques. C'est nouveau. Jusqu'ici, ils fonçaient dans le mur, avec leurs lois bricolées, les écrous pas serrés, la notice de montage lue à l'envers, mais on pouvait mettre les écroulements successifs sur le compte de la précipitation, de la pression de l'Agité. Bien sûr, ils se ramassaient au Conseil constitutionnel, ou à Bruxelles, ou bien l'affaire s'enlisait dans un ministère, neuf fois sur dix on savait que le machin ne serait jamais appliqué, mais ils pouvaient toujours dire on ne savait pas. On a été mal conseillés. Cette fois, ils savent. Le Conseil d'Etat leur a signifié, noir sur blanc, qu'une interdiction générale de la burqa ne trouverait pas de motifs juridiques incontestables. Pas grave. Ils foncent. Ils vont dépenser l'argent du contribuable en parleries interminables, ça va durer encore des semaines (ce matin encore, l'ouverture du journal de 8 heures de France Inter). Qu'en pensez-vous, amis @sinautes de droite ?


Fillon, vous saviez bien qu'il était des vôtres
, qu'il parlait votre langue, et davantage encore que Sarkozy sur les questions économiques : ce n'est pas Fillon qui, même pour la galerie, insulterait les banquiers, les traders, et menacerait les paradis fiscaux. Mais vous lui faisiez crédit, comment dire, d'un peu plus de bon sens que l'autre. Or non. Fini. Contaminé. Droit dans le mur, comme l'autre. Et tiens, deux autres informations pour vous, chers @sinautes de droite. Ne manquez pas Le Canard enchaîné de cette semaine. Vous y apprendrez comment tout le désordre des "zones noires" de l'après-Xynthia est dû, lui aussi à la précipitation de l'Etat. Après la visite sur place de l'Agité le 16 mars, la préfecture se voit confier la mission de rendre son plan de zones noires début avril. Pas question que ça traîne. Des fois que nouvelle tempête en avril. Résultat, dit Le Canard, "les maisons ne sont pas inspectées une à une : l'expertise est faite "à la louche". Résultat du résultat : ce que vous avez vu aux 20 Heures. Je n'évoque pas la détresse des gens, chers @inautes de droite (je rappelle d'ailleurs que l'immense majorité de ces maisons sont des résidences secondaires). Je parle juste de ce que tout cela va coûter. Comment tout ce désordre va creuser le déficit. Cela devrait vous parler, non ?

Et une dernière chose, pour achever de vous casser le moral. En vieux technicien madré de la négociation, Michel Rocard, ce matin sur RTL, à propos des retraites, expliquait que dans toute négociation "celui qui fixe une date-butoir se force à faire la dernière concession". Et donc, en l'occurence, l'Etat. Tiens, pas bête. Je suis certain que vous n'y aviez pas pensé. Réfléchissez-y. Qui fera, dans deux ans, l'audit de ce qu'aura coûté leur précipitation aux caisses de l'Etat ? (Je vous ai prévenus, les autres : c'est un neuf-quinze pour @sinautes de droite).

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