Souffrance à l'Elysée
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Souffrance à l'Elysée

Il parait que l'Elysée est morose :

non seulement on y a décelé "trois cas de gale", mais Sarkozy ne nourrirait plus la "conversation nationale" rapporte Charles Jaigu, l'envoyé spécial permanent du Figaro rue du Faubourg Saint Honoré. Le concept est de Régis Debray (car on a de bonnes lectures, à l'Elysée). Pensez donc : le dernier fumigène en date (faut-il payer les lycéens pour venir assister aux cours ?) n'était même pas signé Sarkozy, mais Hirsch, glisse l'entourage présidentiel, se désolidarisant ainsi en douce de l'initiative. Soupirs, poings serrés, vague à l'âme : que de souffrance au travail (mais "off") y compris dans les lieux les plus insoupçonnés !

La "conversation nationale", comme les conversations de bistrot, se nourrit de mille choses insignifiantes. Un exemple, que nous ressortions hier, sur le site : la fameuse maison à quinze euros par jour, lancée par Boutin. Vous ne pouvez pas ne pas en avoir entendu parler, l'an dernier. "Quinze euros par jour" le joli slogan, à un moment ou un autre, est forcément revenu frapper vos oreilles. Et l'image de Boutin remettant les clés de la maison aux heureux bénéficiaires, devant les caméras, est forcément encore dans les esprits. Bref, une pièce de choix, dans la fameuse "conversation nationale". Moralité : dix maisons ont ainsi été vendues, révèle son successeur. Après coup, on se félicite de n'avoir pas participé à cette "conversation nationale".

Tout d'un coup, sans que l'on sache pourquoi, on décroche de la conversation. On hoche encore la tête, mais on est absent, la tête ailleurs. Le beau parleur de la minute d'avant, mystérieusement, s'est transformé en insupportable raseur. Plutôt que Fillon et Sarkozy, on écoute Juppé, exploser "qu'on se fout de la gueule du monde" dans l'affaire de la réforme de la taxe professionnelle (contraignant ainsi Bercy à reculer). Jusqu'à ce pauvre Besson, qui espérait que les mémoires de son ex-femme lui offrent une belle semaine de salaud sublime, et qui se fait piquer la "conversation nationale" par les aventures de Mitterrand en Thaïlande. Nuançons : Sarkozy nourrit encore la "conversation nationale", mais malgré lui, à travers la fulgurante ascension de son fils sur les tours de La Défense. On n'écoute plus quand il parle, mais on tend l'oreille dès que l'on parle de lui. Aux déprimés anonymes de l'Elysée, offrons cette petite consolation.

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