Mon café avec Madoff, Juppé et Bachelot
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Mon café avec Madoff, Juppé et Bachelot

"Madoff va en prison", titre la presse mondiale.

Certains titres ajoutent qu'il s'est déclaré à son procès "désolé et honteux". Sauf à tendre l'oreille, vous n'aurez sans doute pas entendu immédiatement qu'en plaidant d'emblée coupable, Madoff s'évite un procès devant un jury. La Justice ne fera donc jamais la lumière sur les complicités éventuelles dont a pû bénéficier l'escroc du siècle. Titrer, c'est choisir l'information la plus importante. Quelle est l'information la plus importante ? Que Madoff aille en prison, ou qu'il évite un procès-marathon ?

Il faudrait nommer Juppé ministre de la Justice. C'est la suggestion de Thomas Legrand, éditorialiste matinal à France Inter. Juppé est dans tous les hebdos de la semaine, où il fait concurrence aux francs-maçons, pour sa trois-cent quatre vingt douzième opération d'humanisation éditoriale. Tous les hebdos, des sanglots dans la plume, retiennent la même anecdote humanisatrice : débarquant à l'aéroport de New York, Juppé a été retenu deux heures par la police des frontières, qui avait dû trouver trace dans son dossier de sa condamnation pénale dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris. Il n'a pas été battu, torturé, mais tout de même retenu deux heures, avant d'être tiré de sa geôle par l'ambassade de France. Dans ses interviews de promo, Juppé se répand en propos acrimonieux contre la Justice, montrant qu'il n'a toujours pas digéré sa condamnation. C'est sans doute la raison pour laquelle on envisage de le nommer ministre de la Justice : cela donnera de l'aliment aux éditorialistes pour de longs mois.

Sur RTL, Aphatie déroule un tapis rouge à Roselyne Bachelot. Il est en petite forme, Aphatie, depuis quelque temps. Les relances manquent de punch, il regarde sa montre, il attend que ça se passe. Bachelot devrait lui prescrire quelque chose. Est-ce le terrain perdu face à France Inter ? Après un couplet sur l'alcoolisme, Aphatie questionne enfin Bachelot sur la reculade gouvernementale face à Bouygues et Lagardère, à propos des pubs pour produits gras dans les programmes télévisés pour enfants. Bachelot, fine mouche, lui balance alors sa "charte" creuse à la figure. Mais Aphatie se garde bien de lui répliquer que la charte, la fameuse charte, est vide. Ah, tu ne nous lis pas assez, Jean-Michel ! Pourtant, on t'avait abonné gracieusement, après ton passage, comme tous nos invités. Mais il est peut-être arrivé à expiration. Si tu veux un abonnement fauché, c'est ici.

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