C'est un vieux précepte journalistique: les commentaires sont libres, les faits sont sacrés. Un vieux dicton, qui tourne, dans un sens ou dans l'autre, dans la tête des journalistes, depuis la nuit des temps journalistique.

Comme à des générations de confrères avant moi, on me l'a mise dans la tête à l'école de journalistes. On en met, des choses, dans la tête des élèves journalistes. De toutes ces choses, je crois qu'il faut en garder, et en oublier.

Mais ce précepte-là, la dissociation du fait et du commentaire, fait partie, à mon avis, de ce qui doit être sauvé dans le naufrage. Et pour commencer par balayer devant chez soi, en ce qui nous concerne ici.

Dans ce que nous vous disons et montrons chaque jour, il nous faut tenter de séparer les faits et les commentaires.

Depuis l'ouverture de votre site provisoire préféré, vous avez été plusieurs, à vous demander quel était le statut de tel ou tel billet, de tel ou tel fait rapporté.

En ouvrant votre site, vous découvrirez ce matin, en haut de chaque billet, un bandeau vert déposé là par une bonne fée nocturne.

Tantôt ce sera:

et tantôt

Que signifie ce classement?

Cela signifie que vous pouvez faire confiance aux dates, aux faits, aux citations contenues dans les billets. La pluvalue de nos enquêtes, c'est de tendre vers l'exactitude. Cela signifie aussi en général que nous avons cherché à recouper nos informations, auprès des personnes ou des institutions concernées. Mais pas toujours. Il arrive qu'une simple plongée dans les archives télé d'@rrêt sur images, une mise en perspective de plusieurs extraits, de plusieurs articles, constitue en elle-même une enquête suffisante. Quand Charles Villeneuve présente comme "dangereux" un reportage du Droit de savoir dans une cité marseillaise où plusieurs équipes de télé ont déjà précédé la sienne, il n'est pas nécessaire de nous rendre nous-mêmes dans cette cité, ou de demander à Villeneuve pourquoi il a survendu son sujet. Les extraits eux-même sont assez éloquents.

Cela signale un billet d'humeur, d'analyse, d'écriture. Le chroniqueur entretient avec les faits un rapport...variable. Il ne lui est pas interdit, bien entendu, de s'en soucier. Quand Judith analyse le discours de Sarkozy, Sebastien une pub pour les hamburgers, ou CP une émission de Ruquier, ce discours, cette pub, cette émission existent, bien entendu. Et les chroniqueurs tentent d'en respecter l'intégrité. Mais la pluvalue du chroniqueur est dans son regard, dans son interprétation de ces faits bruts. Il ne lui est donc pas interdit non plus, et même recommandé, de les interpréter à sa façon, quitte à les malmener un peu. C'est la règle du jeu.

Reste un troisième bandeau:

Celui-là vous signifiera que nous avons voulu réagir en urgence, devant une émission ou un article. En urgence, là, tout de suite, simplement pour vous le signaler, pour partager avec vous colère, joie ou stupeur, pour vous donner de premiers éléments d'analyse. Ces billets n'ont pas vocation à rester sur le site. Ils sont voués à la transformation en enquêtes, ou à la disparition. Leur pluvalue, c'est leur immédiateté.

C'est un premier classement. Bien entendu, il sera affiné au fil des semaines. Et bien entendu, vous le retrouverez encore plus affiné sur le site définitif. Commençant à vous connaître un peu, je suis certain que vous nous aiderez dans ce travail d'affinage.