Le message, c'est le tempo
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chronique

Le message, c'est le tempo

A vrai dire, je m'y attendais un peu.

En vous consultant hier sur la fréquence souhaitable des mises à jour de votre futur site, je m'attendais un peu à vos réponses.

Surtout, prenez le temps de la réflexion! nous adjure la majorité d'entre vous. Pas de zapping! Nous n'avons pas besoin d'un substitut d'AFP! Donnez-nous des dossiers fouillés, qui nous permettent de prendre du recul. Et peu importe le temps que ça prendra. Nous attendrons.

Une minorité (forte, mais minorité tout de même) concède que nous puissions créer, dans un coin du site, un coin des "urgents", des brèves, pour les "addicts". Mais surtout, qu'il ne vienne pas polluer le reste du site.

Et Petitpiteux ose la comparaison qui tue: "Dites, c'est pas une tentation Sarkoziste, ca? être perpétuellement dans l'action, sur la brèche, remplacer une info par une autre... C'est tentant, non?"

Bien vu, Petitpiteux. Vous êtes au coeur du problème.

Car le Message, l'immense, l'omniprésent, l'étouffant Message auquel nous allons nous attaquer à mains nues, ce n'est pas seulement son contenu.

Pour détourner Mac Luhan ("le message, c'est le medium"), je pourrais dire: le message, c'est le tempo.

Le tempo n'est pas seulement le rythme du message. Il EST le message. Le message du pouvoir, c'est l'agenda. Dans Le Monde de ce week-end, l'embedded de l'Elysée, Philippe Ridet, racontait de quels soins constants était l'objet l'agenda présidentiel, sans cesse modifié, remanié, trituré dans tous les sens, pour y intégrer les derniers développements de l'actualité.

Le message du pouvoir, c'est la réactivité. Le message du pouvoir, c'est le zapping permanent. Le message du pouvoir, c'est l'amnésie.

Et ne nous le cachons pas: si ce message "passe", si le pouvoir parait énergique, dynamique, s'il semble "prendre les problèmes à bras le corps", alors qu'il ne gouverne que par l'image, c'est pour plusieurs raisons.

D'abord, certes, parce que la machine médiatique ne retient que l'énergie dégagée.

Je reviens à cette décidément fascinante émission de Kouchner sur RTL-LCI, dimanche. Dans la même émission, Kouchner amorce un recul confus sur le dogme sarkozyen sur la non-entrée de la Turquie dans l'UE, et agite frénétiquement son sabre de bois contre l'Iran.

Que retient la machine? Les moulinets avec le sabre de bois. Pas un mot du recul sur la Turquie.

Mais il ne faut pas se le cacher. Parce que la machine lui a appris à penser ainsi, une grande majorité de la population comprend ce langage-là. Et ne comprend que ce langage-là.

Peut-on affronter ce message dans une autre langue que la sienne?

Peut-on affronter la surabondance dans la langue de la rareté?

Peut-on affronter le vacarme avec des chuchotements?

Ne faut-il pas apprendre à manier, nous aussi, alternativement, le vacarme et le chuchotement? L'omniprésence et la rareté?

Bonne journée à tous.

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