Etat d'urgence : Barbier en redemande
Brève Vidéo

Etat d'urgence : Barbier en redemande

L'état d'urgence ad vitam æternam ? Voilà qui ne déplairait pas à Christophe Barbier. Alors qu'un projet de loi du gouvernement dévoilé par Le Monde pourrait faire entrer l'état d'urgence dans le droit commun, l'éditorialiste a offert une ode à la militarisation des rues et à la surveillance généralisée... au nom de la "protection de chacun".

L'état d'urgence, approuvé par Christophe Barbier. Alors que les prorogations régulières de cet état d'exception depuis novembre 2015 ont été critiquées pour ses atteintes aux libertés individuelles (la France a d'ailleurs fait savoir plusieurs fois au Conseil de l'Europe qu'elle allait déroger à la Convention européenne des droits de l'Homme), l'éditorialiste se démarque par sa défense acharnée de la mesure. Le 24 mai dernier, dans un édito pour l'hebdomadaire L'Express, il assurait que l'état d'urgence était devenu "un état normal", et appelait même à une modification de la Constitution pour acter la réalité de cet "état d'urgence permanent".

Lundi 5 juin, invité de l'émission C dans l'air sur France 5, Barbier a remis ça, convoquant "les opinions", dont il s'est fait le porte-parole. Selon lui, aucun doute : la population a "accepté" le principe de l'état d'urgence, avec tout l'attirail de surveillance, de militaires "aux coins de rues" et d'entorses aux "codes judiciaires habituels" que cela implique. "L'opinion a basculé du côté sécurité avant liberté", s'est-il réjoui. Et l'éditorialiste d'appeler à l'arrestation préventive des "3 000 fichés S" jugés "dangereux".

Projet de loi du gouvernement

Que Barbier se réjouisse : il pourrait bien voir certains de ses souhaits exaucés. Comme l'a révélé Le Monde mercredi 7 juin, le gouvernement d'Emmanuel Macron a préparé un avant-projet de loi pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Et selon le texte présenté ce mercredi au Conseil de défense, et dont Le Monde a pu se procurer une copie disponible sur leur site, "ce sont quasiment toutes les mesures de l'état d'urgence qui vont se retrouver dans le droit commun". Assignations à résidence, perquisitions administratives de jour comme de nuit, fermetures de lieux de culte, instauration de zones de protection... tout l'attirail de l'état d'urgence, état d'exception par nature, deviendrait ainsi la norme.

Point marquant de cette pérennisation de l'état d'urgence sous forme de droit commun, "l'autorité judiciaire est maintenue à l'écart, s'inquiète Le Monde, toutes ces mesures resteront l'apanage du ministère de l'intérieur et des préfets, sans l'intervention d'un juge judiciaire". Une décision que le quotidien interprète comme "une forme de défiance" envers la justice.

Ce projet de loi, susceptible d'être modifié, a été présenté selon les informations du Monde au Conseil d’État dans la journée de mercredi. Il devrait être examiné en conseil des ministres le 21 juin prochain, quelques jours après le second tour des élections législatives, en même temps que le sixième projet de loi de prorogation de l'état d'urgence jusqu'au 1er novembre prochain. De quoi donner matière à Barbier pour ses prochains éloges.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.