Investigation : "assurance vie" anti-censure à l'échelle mondiale
Brève

Investigation : "assurance vie" anti-censure à l'échelle mondiale

Et si leurs enquêtes pouvaient survivre aux journalistes emprisonnés, censurés, ou assassinés ?

Telle est l'ambition d'une plateforme, Freedom Voices Network, soutenue et financée par Reporters Sans Frontières (RSF), en partenariat avec l'International Consortium for Investigative Journalism (ICIJ), dans laquelle des reporters du monde entier pourront protéger et sauvegarder les données de leurs enquêtes, "afin qu'elles puissent être poursuivies, terminées et diffusées par des confrères en cas d'arrestation, d'enlèvement ou d'assassinat de leur(s) auteur(s)", explique l'Obs. Edward Snowden y apportera son soutien technique. En clair, selon l'Obs, les journalistes membres du réseau disposeront d'une "safe box", hébergée sur Tor, un réseau "permettant d'anonymiser l'origine des connexions", faisant l'objet, comme le reste du "Dark net", de bien des fantasmes

L'initiative a été lancée cette semaine par Laurent Richard, journaliste d'investigation (société Premières Lignes, Cash Investigation), dans le cadre du Doc Corner, l'espace consacré au film documentaire au sein du Festival de Cannes. "L'idée est de dire : «laissez-nous vos instructions, s'il vous arrive quelque chose.» Cela peut concerner des sujets qui touchent à l'évasion fiscale, aux droits de l'homme, ou encore à l'environnement. Elle sera particulièrement utile aux journalistes qui travaillent dans des régimes dictatoriaux", a-t-il expliqué. Le système pourrait aussi fonctionner comme une "assurance-vie", en garantissant la publication de l'enquête, même si le journaliste est tué. Dès lors, en effet, pourquoi le tuer ? Ses fondateurs comptent aussi sur le possible "effet Streisand" du dispositif - du nom de la chanteuse qui avait engagé en 2003 des poursuites contre l'auteur d'une photographie de sa propriété privée, espérant arrêter sa propagation (du nom, aussi, de notre dossier portant sur la censure). Les poursuites, à l'inverse, avaient eu pour effet de la faire connaître partout. "In fine, ce que d'aucuns voulaient ne pas voir publié ou diffusé nationalement, le sera dans le monde entier", résume ainsi Laurent Richard à l'Obs.

Bastian Obermayer, le journaliste du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung à l'origine des Panama Papers (avec un de ses collègues) comptera parmi les directeurs du bureau avec le Français Edouard Perrin, derrière les révélations du scandale financier des Luxleaks en 2014. Elise Lucet, Fabrice Arfi, ou le rédacteur en chef d’Envoyé Spécial, Jean-Pierre Canet, en seront également membres. RSF a d'ores et déjà garanti qu'il soutiendrait financièrement le projet.


L'occasion de relire notre article : "Panama Papers : Wikileaks déclare la guerre au Consortium International de Journalistes d'Investigation", ou de consulter notre dossier : "Censure et effet Streisand

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