Hamon contre la concentration de la presse
Brève

Hamon contre la concentration de la presse

Benoît Hamon veut lutter contre le contrôle des grands médias par des milliardaires. Le candidat du PS a annoncé ce jeudi vouloir mettre en place une "loi anti-concentration". Cette loi interdirait à des actionnaires de détenir plus de 40% des parts d'un média. Une loi, rappelle Libération, qui vise les milliardaires tels que Vincent Bolloré, Serge Dassault ou encore Patrick Drahi (propriétaire notamment de Libération).

Hamon au secours de l'indépendance de la presse française ? Ce jeudi matin, le candidat du PS était présent aux rencontres de l'Udecam, le syndicat des agences de publicité. Il a profité de son passage pour annoncer ses propositions contre la concentration des médias. Des annonces qui ont "jeté un froid immense" face aux patrons de presse, directeurs de chaînes, annonceurs et professionnels de la communication réunis ce jeudi matin. C'est ce que raconte le journaliste médias Jérôme Lefilliâtre dans un article de liberation.fr, intitulé "Benoît Hamon veut desserrer le contrôle des milliardaires sur la presse française".

Libération, 2 mars 2017

La cause de ce grand froid ? Hamon propose d'instaurer une "loi anti-concentration". Elle interdirait à un groupe de posséder plus de 40% d'un média. Dans le cas où un grand groupe industriel posséderait au moins trois médias, ses parts dans chacun de ces médias ne devraient pas dépasser 20%. Cette loi serait une "révolution dans cette industrie qui attire tant les milliardaires", note Libération. Et le quotidien de citer quelques grands noms de milliardaires possédant plusieurs médias : Vincent Bolloré (Canal +, CNews Matin, anciennement Direct Matin et CNews, la nouvelle version d'iTELE reliftée), Serge Dassault (Le Figaro), le trio Bergé-Niel-Pigasse (propriétaires, entre autres, du Monde et de L'Obs), Bernard Arnault (Le Parisien et Les Échos), mais aussi Patrick Drahi, patron de L'Express, BFMTV, RMC... et Libération.

Exemple récent de concentration : le groupe SFR, propriété du groupe Altice de Drahi, a demandé son accord au CSA pour devenir actionnaire majoritaire de NextradioTV (BFMTV et RMC). NextradioTV et Libération seraient alors regroupés au sein d'Altice. Une situation, comme @si vous l'expliquait, qui n'entre pas en conflit avec la loi anti-concentration actuelle.

Drahi, Niel, Arnault... Des noms que l'on ne retrouve pas partout. Outre l'article détaillé de Libération, plusieurs médias ont relayé jeudi midi la dépêche AFP traitant des propositions de Hamon "pour lutter contre la concentration des médias" : parmi eux le site de BFMTV, le site du Parisien, celui du Point, ou encore celui de L'Express. Cette dépêche ne mentionne que Bolloré, particulièrement visé (sans le nommer) par Hamon, parmi les grands patrons détenteurs de médias. Elle recense également d'autres propositions avancées par le candidat. Ce dernier veut notamment que les présidents des groupes audiovisuels publics soient nommés par les conseils d'administration et non plus par le CSA. En fin d'après-midi, lemonde.fr a publié un article résumant les mesures proposés par Hamon, citant plusieurs noms d'hommes d'affaires propriétaires de médias... dont le trio Bergé-NIel-Pigasse, détenteur du Monde.

Une idée de l'économiste Julia cagé

Pour les grands actionnaires dans les médias, la proposition anti-concentration de Hamon n'a en tout cas rien d'une bonne nouvelle, puisqu'elle les obligerait à revendre une bonne partie de leurs parts, rappelle Libération. Les 60% restants (voire 80%) qui ne pourraient appartenir au même actionnaire pourraient être revendus à d'autres actionnaires. "Mais l'objectif affiché est que des sociétés constituées par des journalistes, salariés ou lecteurs de ces médias reprennent ces parts, dans le but de garantir leur indépendance face à leurs détenteurs industriels", explique Libération.

La proposition émane de l'économiste Julia Cagé, conseillère de Hamon, reçue en 2016 sur notre plateau pour évoquer l'indépendance des médias. Dans son ouvrage Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie (Seuil, 2015), Cagé proposait en effet de créer un nouveau statut de "société de média à but non lucratif". Un "modèle hybride entre la fondation et la société par actions", expliquait-elle à l'époque, notamment aux Inrocks. C'est cette structure juridique que Hamon se propose donc de créer.

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