JDD/Chirac : du recyclage des nécros
Dans son édition de la semaine, le JDD fait sa Une et quatre pages sur Jacques Chirac, histoire de clore l’épisode de la fausse mort de l’ancien chef de l’Etat annoncée sur Twitter par Christine Boutin comme nous le racontions ici. "Depuis une semaine, écrit d’entrée de jeu le journal, la France entière veille, comme les peuples ont toujours veillé les capitaines qu’ils ont beaucoup aimés". Diantre, nous voici au chevet de Chirac le mourant. Et visiblement, le JDD a déjà sorti ses articles de nécrologie… Pourquoi les remiser ? Autant les recycler.
Si les deux premières pages sont consacrées à son état de santé (une infection pulmonaire suffisamment sérieuse pour affréter deux avions et rapatrier Chirac qui séjournait au Maroc) et retrace les débuts de la maladie ("une anosognosie, c’est-à-dire une forme de dégénérescence du cerveau, un des symptômes possibles d’Alzheimer"), les deux pages qui suivent ressemblent à s’y méprendre à une nécrologie remaniée.
On y apprend que "les héritiers [sont] déjà en ordre de bataille" : à droite, "le moment venu, tous revendiqueront une part de l’héritage politique" assure le JDD qui poursuit : "la dégradation subite de l’état de santé de Jacques Chirac est venue peser sur la primaire au moment pile où s’ouvrait la primaire. […] Les deux prétendants à la succession politique de Jacques Chirac se préparent à réclamer leur part: le fils fidèle et le fils rebelle, l’héritier présomptif (Juppé) contre l’héritier combatif (Sarkozy)". Chirac est presque mort donc. Mais puisqu’il ne l’est pas tout à fait, le JDD consacre un tiers de page à un ex-président tout à fait mort celui-ci : François Mitterrand. Et de nous raconter les derniers instants avant son décès le 8 janvier 1996 et l’oraison funèbre "de belle tenue" prononcée… par Chirac.
>> L'occasion de relire notre article : le jour où Boutin a annoncé la mort de Chirac
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous