Attentat aéroport Istanbul : Facebook et Twitter bloqués
Brève

Attentat aéroport Istanbul : Facebook et Twitter bloqués

Encore une fois, le gouvernement turc a bloqué provisoirement l’accès aux réseaux sociaux dans le pays.

Impossible d’accéder à Facebook et Twitter depuis la Turquie après les attentats à l’aéroport Atatürk d’Istanbul mardi 28 juin, commis par trois kamikazes, et qui ont fait 41 morts et plus de 200 blessés. Facebook avait pourtant activé son "Safety check", l’option qui permet aux utilisateurs du réseau localisés dans une zone de catastrophe naturelle ou d’attentats de confirmer qu’ils sont sains et saufs.

Le gouvernement n’en est pas à son coup d’essai : lorsqu’un évènement majeur touche son pays, il ordonne le plus souvent à l’autorité administrative des télécommunications turques (la TIB) de bloquer l’accès aux réseaux sociaux. Seul moyen possible pour les internautes turcs : utiliser un VPN (Virtual Private Network), qui leur permet de continuer à surfer en utilisant une autre adresse IP (le plus souvent d'un autre pays).

Capture de l'explosion filmée par les caméras de surveillance de l'aéroport

Cette méthode de censure a déjà été utilisée en mars 2014 : cette année-là, le gouvernement avait exigé la suspension de l’accès à Twitter et Youtube pour éviter la circulation des accusations de corruption qui touchent le parti au pouvoir islamo conservateur, l’AKP. Le tribunal administratif d’Ankara avait immédiatement demandé l'arrêt du blocage de Twitter. Depuis, l’interdiction devient une habitude : la prise d’otage et l’assassinat du procureur qui enquêtait sur la mort de Berkin Elvan (victime emblématique de la répression de Gezi, en 2013) abattu le 31 mars 2015 avait engendré le blocage de 166 sites internet, selon le quotidien Hurriyet. Même censure après les attentats revendiqués par des séparatistes kurdes le 17 février et le 13 mars 2016 à Ankara, et ceux attribués à l’Etat islamique (mais jamais revendiqués) depuis un an. A chaque fois, la Turquie entre quasi immédiatement en "blackout médiatique". Motif invoqué par le gouvernement ? Eviter les "mouvements de panique générale" en empêchant la propagation des images des attaques.

Un blocage provisoire sur fond de censure permanente

La Turquie est le pays qui adresse le plus de demandes gouvernementales de retrait de contenus à Twitter, le deuxième pour Facebook. S’il est légal pour un Etat de demander le retrait de certains contenus à une plateforme, bloquer tout un site pour censurer certains de ses contenus dans un pays est illégal et contrevient à la liberté d’expression, comme l’a rappelé un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire de la censure de Youtube par la Turquie.

Comme le liste le site américain Vocativ, depuis mardi soir sont donc interdits de partage "tous visuels du moment de l'explosion, la scène après l'explosion, le travail effectué sur les lieux des agents publics, les blessés ou ceux qui ont perdu la vie, et les visuels exagérés de la scène. Cet ordre inclut l’interdiction du partage d’information sur les suspects."

(Par Juliette Bourgeois)

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