Canal+/BeIN Sport : c'est non
Brève

Canal+/BeIN Sport : c'est non

Finalement, c’est non. Selon une information publiée ce matin par L’Opinion puis par l’agence Reuters et confirmée en début d’après-midi, l’Autorité de la concurrence s’est opposée à l’accord de distribution exclusive entre Canal+ et BeIN Sports. Elle confirme de plus que la chaîne est "largement rentable"... contredisant au passage les chiffres-catastrophe avancés par Bolloré.

Adieu le mariage tant attendu entre Canal+ et BeIN Sports : l'Autorité de la concurrence a refusé l'accord de distribution exclusive selon une information révélée par L'Opinion puis par Reuters et confirmée en début d'après-midi. Un "revers" selon l'agence de presse puisque Vincent Bolloré, patron de Vivendi qui possède la chaîne cryptée, a beaucoup misé sur cet accord censé renflouer le nombre d’abonnés… jusqu’à noircir les résultats de Canal+, supputent certaines voix comme nous le racontions ici. En effet, depuis février, Bolloré communique sur les gros déficits de la chaîne – jusqu’à 475 millions d’euros prévus en 2017 – un gros trou remis en cause notamment par le journaliste de BFM TV Jamal Henni. Cette stratégie n’a pas convaincu l’Autorité de la concurrence qui dispose des comptes du groupe et qui, selon Les Echos, juge donc que la situation de Canal+ est moins noire que ne le dit Bolloré.

Le groupe Canal+ est "largement rentable"

Et visiblement, les chiffres ne sont pas si mauvais. Selon le président de l'Autorité Bruno Lasserre, interrogé à l’issue de l'annonce de la décision lors d’un point presse repris par l’AFP, "le groupe«Canal+ est largement rentable», malgré la baisse de ses abonnés en France et la hausse des droits sportifs. […] Et d'ajouter : "Canal+ continue à proposer une offre «trop chère» et doit «revoir son modèle économique» : «la clientèle de Canal+ vieillit et s'érode, du côté des jeunes ces offres apparaissent chères»". Pas dit que la nouvelle stratégie de Bolloré freine cette érosion, comme nous le disions ici.

Au-delà de la situation financière du groupe, Lasserre a estimé que "ce projet d'accord, dont nous ne connaissions pas tout, comportait un risque de collusion dans les droits sportifs, car les deux acteurs auraient détenu 80% des droits sportifs, et la Ligue de foot était inquiète. Un accord n'a pas pu être trouvé sur des concessions qui auraient permis de limiter ces risques concurrentiels. Nous avons préféré dire non."

Du côté de Canal+, le groupe a fait savoir sur Twitter qu’il "prenait acte de cette décision"" et devra donc travailler sur d'autres solutions pour faire cesser les pertes des chaînes françaises Canal+", sans donner plus de précisions. Pour autant, selon l’entourage de Vivendi interrogé par L’Opinion, cette décision apparaissait comme "une mauvaise idée qui se transforme en bonne économie" puisque le groupe devait verser 1,5 milliard d’euros à beIN Sports pour avoir l’autorisation de la distribuer de manière exclusive. On se réjouit comme on peut. Et puis Vivendi peut toujours s’enorgueillir de la décision, positive cette fois-ci, du Conseil supérieur audiovisuel qui a accepté hier – comme le révélait une fois encore L’Opinion – de rebaptiser les chaînes D8, D17 et iTélé en C8, CStar et CNews.

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