Attentats Bruxelles : "Cette photo m'a sauvé la vie"
Brève

Attentats Bruxelles : "Cette photo m'a sauvé la vie"

Elle a été le symbole controversé des attentats de Bruxelles, et elle ne le regrette pas.

La photo de cette hôtesse de l’air indienne, Nidhi Chaphekar, blessée lors de l’attaque terroriste à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, avait fait la une de très nombreux titres, en Belgique comme à l’étranger. "Assise, [elle] regarde l’objectif, un filet de sang sur le visage, décrivait Libération le lendemain des attentats. Le souffle de la déflagration lui a ôté la chemise et la chaussure droite. En soutien-gorge, elle se cramponne aux sièges comme pour parer à un nouvel impact. Ses yeux hagards, son ventre à l’air, son pied nu et les restes de sa veste jaune rendent cette image incontestablement «forte», comme se plaisent à dire les professionnels de la photographie d’actualité." Suffisamment forte pour que le New York Times,Time, ou Le Monde la publient.

Pourtant très vite, les journaux et surtout les internautes s’interrogent : "[La photo] peut être, aussi, vue comme humiliante, ou en tout cas comme violant l’intimité d’une victime dans une situation grave", résumait Libé. D’autant plus que l’identité de la victime n’était pas alors connue, et elle n’a donc pas pu donner son consentement à la publication. "Vers 18 heures, le quotidien belge le Soir met en ligne une édition spéciale de 20 pages, accessible gratuitement, avec cette photographie en une. Puis très vite, le journal échange l’image pour une vue d’hommage aux victimes avec drapeaux et bougies. Suite à des plaintes d’internautes choqués, des excuses sont présentées aux lecteurs", racontait le quotidien français. Outre le caractère choquant de la photo pour certains lecteurs, l’image posait aussi une question juridique pour les titres de presse. Selon un avocat spécialiste interrogé alors par Libé, "diffuser cette photo revient à s’exposer à des poursuites" : "On pourrait dire que la photo porte atteinte à la dignité humaine. Cette dame est reconnaissable, et elle n’a pas donné son accord."

Aujourd’hui, la survivante a finalement expliqué, avant de rentrer en Inde, que le succès de cette photo... lui avait rendu service (ce qui ne veut pas dire que la publication du cliché le 22 mars était légale, le consentement devant être exprimé avant publication). "Des gens du monde entier m'ont apporté du courage dans les moments difficiles. En fait, cette photo m'a sauvé la vie", explique-t-elle ainsi au journal flamand Het Laatste Nieuws, cité par le JDD. "Ce n'est certainement pas la plus belle photo de moi mais des milliers de personnes ont prié pour moi. Cela m'a donné beaucoup de force." Et de la force, elle a en eu besoin pour surmonter les 22 jours de coma dans lequel elle a été placée à cause de ses blessures et brulures "au visage, au dos, aux bras et aux jambes". Après une dizaine d’opérations, notamment pour retirer un "clou retrouvé derrière son œil", elle a finalement pu rentrer à Mumbai début mai mais "a promis de revenir en Belgique pour revoir ses médecins" qu'elle qualifie de "héros".

L'occasion de lire cette chronique intitulée La dame en jaune de Zaventem.

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