Un conflit social à la Netscouade de Benoît Thieulin ? (Rue89)
, raconte Rue89. Benoit Thieulin, c’est cet entrepreneur proche du PS, dirigeant de l’agence de communication web La Netscouade et ancien président du Conseil national du numérique. Les dix tweets ? Une dénonciation anonyme des "conditions de travail imposées par Benoît Thieulin" au sein de son agence.
Capture Rue89
Le compte Twitter créé pour l’occasion renvoyait vers un communiqué de "salariés de la Netscouade" : "Depuis plusieurs années, Benoît Thieulin et ses associés méprisent ouvertement les droits de leurs salariés. Nos contrats de travail stipulent une durée hebdomadaire de 35h et n'incluent aucune récupération du temps de travail. […] La direction refuse depuis 5 ans la mise en place de RTT, d'heures supplémentaires payées, ou de contrats à 39h. Nos primes annuelles ont été supprimées depuis 2 ans, tandis que les dividendes de Benoît Thieulin et ses associés ont été maintenus. Les contrats précaires se multiplient : CDD injustifiés, salariés masqués en auto-entrepreneurs pour éviter les cotisations…"
Un conflit social en gestation pas comme les autres. Déjà parce que "dans ce milieu [l’économie numérique], la revendication syndicale est inexistante", estime Rue89. Ensuite et surtout parce que "[Thieulin], proche du PS, fait le pont entre la politique et le numérique au plus haut niveau" : "Administrateur de France Télévisions, il a entre autres contribué à la campagne présidentielle de Ségolène Royal et au lancement de Mediapart, rappelle le site. Mais aussi, ironie de l’histoire, de We Sign It, une plateforme de pétitions aux avant-postes pour la défense des droits des travailleurs et qui a hébergé le premier appel à occuper une place après la manif du 31 mars – le début de «Nuit Debout»."
Les associés de Thieulin (qui n’avait hier pas répondu aux sollicitations de Rue89) se disent de leur côté "persuadés qu’il s’agit là de l’acte isolé d’une personne mal intentionnée, qui agirait dans l’ombre". Le numéro deux de la boîte, Matthieu Lerondeau, a fustigé ce "courageux anonyme [qui] a pris en otage tous les membres de l’agence pour affirmer sa façon de voir le monde du travail", sur un tchat interne à l'agence, dans un message rendu public sur un blog créé par des personnes qui se présentent comme des anciens employés de la Netscouade.
En réponse, les contestataires derrière le compte Twitter assurent "être au nombre de six" et "avoir le soutien d’au moins une moitié du personnel" sur le fond. "Impossible à vérifier" conclut Rue89, qui note toutefois que la forme de la revendication a pu agacer d'autres employés.
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