Manifestants/projectiles : I-Télé pris à partie après une "maladresse"'
Brève

Manifestants/projectiles : I-Télé pris à partie après une "maladresse"'

Les manifestants ont-ils jeté des projectiles hier matin lors de l’évacuation de migrants réfugiés dans le lycée désaffecté Jean-Jaurès dans le 19e arrondissement de Paris ? C’est ce qu’affirmait une dépêche AFP – reprise notamment ici – avant d’être démentie par des journalistes (qui ne se trouvaient pas au même endroit) et des manifestants – dont le porte-parole du Parti de Gauche Eric Coquerel. Mais l’AFP (qui maintient ses informations, voir notre mise à jour au bas de cet article) n’est pas la seule à avoir été contestée : un caméraman et un journaliste d’I-Télé ont également évoqué des projectiles avant d’être pris à partie par les manifestants. Face à eux, les deux envoyés spéciaux de la chaîne d’info continue ont reconnu une "maladresse".

Il faisait à peine jour quand les forces de l’ordre ont évacué mercredi 4 mai à 6h20 près de 300 migrants réfugiés dans le lycée Jean-Jaurès dans le 19e arrondissement de Paris. Ces migrants, soutenus notamment par le collectif La Chapelle debout, occupaient le lycée désaffecté depuis quinze jours – une occupation faisant suite à leur délogement des arcades sous la station de métro Stalingrad. Selon Libération, l’évacuation du lycée a été ordonnée par la justice le 29 avril – à la demande du conseil régional d’Ile-de-France.

A peine une heure plus tard, l’AFP – reprise notamment ici – publie une dépêche précisant que "la police a employé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs dizaines de manifestants qui avaient formé une chaîne humaine afin d’empêcher l’accès à une entrée du lycée parisien. L’opération a duré une dizaine de minutes". Avant d’ajouter : "des manifestants, dont certains étaient masqués ou cagoulés, ont répondu par des jets de projectiles, aux cris de «tout le monde déteste la police»".

Des jets de projectiles ? Pas du tout, assure le journaliste de Libé arrivé sur les lieux vers 9h30 (soit plusieurs heures après les faits). Selon lui, les "manifestants contestent […] s’être montrés violents ou avoir fait usage de projectiles contre les gendarmes, comme l’a écrit l’AFP". En effet, ces derniers s’en étaient émus sur le compte Twitter de la revueVacarme. De son côté, Le Parisien rapporte que "l’intervention des forces de l’ordre a été, de l’avis général, particulièrement rude pour une opération de ce type" mais ne fait mention d'aucune violence de la part des manifestants. Cela dit, l’AFP n’est pas la seule à avoir été contestée. Présents également lors de l’évacuation, un cameraman et un journaliste d’I-Télé ont eux aussi évoqué des jets de projectiles… ce qui a provoqué l’indignation des manifestants. Comme on peut le voir dans cette vidéo postée sur Facebook, ces derniers sont allés demander des comptes à l’équipe d’I-Télé. Dans un échange tendu, le caméraman finit par reconnaitre "une méprise" de leur part et le journaliste "une maladresse".

Le journaliste d'I-Télé et Eric Coquerel, image extraite de la vidéo évoquée ci-dessus

Parmi les manifestants : Eric Coquerel – que l’on voit à la fin de la vidéo. Interrogé par @si, le porte-parole du Parti de Gauche confirme que les manifestants n’ont "opposé aucune résistance violente" : "une poubelle a certes été poussée, certains manifestants étaient en effet cagoulés, mais moi aussi j’aurais préféré l’être étant donné le tir de gaz lacrymogène effectué par les forces de l’ordre". Selon Coquerel, l’équipe d’I-Télé été prise à partie par les manifestants sans heurts : "le journaliste était visiblement embêté. Il m’a proposé une interview sans que je sache si elle a été diffusée sur la chaîne d’info continue à ce jour". Le porte-parole du Parti de Gauche regrette que "les journalistes survendent leurs informations quitte à travestir la réalité."

>> L’occasion de lire notre article "Loi travail : comment la police perd la bataille des images".


Mise à jour vendredi 6 mai à 14h30 : Dans un message envoyé ce matin à @si, l’AFP confirme la version de la journaliste qui assure avoir vu certains manifestants jeter des projectiles, ou plus précisément, "les contenus des poubelles sur le trottoir". Comment se fait-il que les journalistes présents – et notamment Benoît Hasse du Parisien interrogé ce matin par @si – n’aient rien vu ? La gendarmerie mobile se trouvait à deux endroits différents : rue Clavel, là où les forces de l’ordre ont forcé les portes du lycée et où se tenaient le journaliste et le photographe du Parisien, et avenue Simon Bolivar. C’est à cet endroit que la journaliste de l’AFP a assisté à la scène des jets de projectiles.

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