Il n'y aura pas de saison 2 pour Causes communes, diffusée sur LCP depuis janvier 2015. L'émission qui proposait, une à deux fois par mois, de "zoomer sur une initiative locale qui répond à une problématique centrale dans l'intérêt général", n'a pas été reconduite par la direction de la chaîne. Minute en est persuadé : ce sont les huit minutes consacrées à Robert Ménard "qui ont signé l'arrêt de mort de la chaîne". En mai dernier, après Jean-Marie Cavada, Jean-Philippe Magnen, Nicolas Isnard, Gérard Collomb, Alain Rousset, Yves Jégo et Dominique Cavaillols, Causes communes était en effet parti à la rencontre de Robert Ménard, maire de Béziers élu avec le soutien du Front National, qui souhaitait alors rétablir le port de l'uniforme dans les écoles de sa ville. Une interview, classique, de huit minutes.

Début octobre, Francis Bianconi, producteur de l'émission, rencontre Eric Moniot, directeur des programmes et secrétaire général de la chaîne, dans un café parisien, pour évoquer la reconduction, ou non, de Causes communes. Contacté par @si, le producteur raconte la suite. "Moniot m'a bien fait entendre que Marie-Eve Malouines [directrice de LCP depuis mai 2015] n'avait pas du tout apprécié l'interview de Ménard". La direction est alors prête à donner une seconde chance à l'émission, mais à deux conditions : sans Thierry Guerrier, présentateur de l'émission, et sans "extrême" non plus, de gauche ou de droite. "Je suis navré de tout cela", explique Guerrier, contacté par @si, "Ce sont des règlements de compte personnels [Guerrier était rédacteur en chef adjoint de France Info quand Malouines avait été nommée chef du service politique de la radio]. J'assume totalement cette émission. L'idée, c'était d'aller voir ce que font les élus, sans être dans le politicien. Ménard proposait cette idée de la blouse pour les enfants, voilà tout".

Contacté, Moniot estime que "tout cela est absolument fantaisiste. Les producteurs n'aiment jamais qu'on ne reconduise pas leurs émissions. Ce n'est qu'une question de budget". Malouines assure de côté que "99% de tout cela est faux". "Je n'ai pas à réagir à un papier de Minute qui ne m'a pas contactée avant de le publier".