Attaques de Paris : Cazeneuve épingle M6 (Ozap / Le Monde)
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Attaques de Paris : Cazeneuve épingle M6 (Ozap / Le Monde)

Le ministère de l'Intérieur a jugé qu'il avait été diffusé "trop tôt". Le CSA, lui, n'a rien trouvé à y redire. Un reportage diffusé par M6 dimanche à 18 heures sur les attaques de Paris et Saint-Denis comporte des images particulièrement éprouvantes, qui posent des questions sur l'identification des victimes et sur la place des journalistes lors de l'intervention des secours.

"Nous n'étions absolument pas opposés à une diffusion ultérieure, dans une ou deux semaines. Mais pas seulement 48 heures après les attentats !" Pour le ministère de l'Intérieur, M6 est allée trop vite. Un peu moins de deux jours après les attaques revendiquées par l'organisation Etat islamique à Paris et Saint-Denis, la chaîne a en effet proposé un long reportage sur le sujet, "embedded" avec une unité des pompiers de Paris. Les journalistes de M6 reviennent sur le déroulement des événements, interrogent des témoins, rediffusent le discours de François Hollande à son arrivée sur les lieux. Mais surtout, ils mettent en avant des images inédites : celles filmées aux côtés d'une équipe de pompiers arrivés les premiers sur les lieux de l'une des fusillades.

Le présentateur de 66 minutes, Xavier de Moulins, avertit ses spectateurs que "certaines images sont très difficiles" :

La cellule de veille du CSA n'a constaté aucun manquement de la part de M6, observant que les visages étaient floutés. Le ministère de l'Intérieur s'est montré plus ferme : "Ce n'était pas opportun, il y avait encore des victimes non identifiées.Nous n'étions absolument pas opposés à une diffusion ultérieure, dans une ou deux semaines. Mais pas seulement 48 heures après les attentats ! M6 a écouté les consignes puis est passée outre, avançant le caractère exceptionnel du document qu'ils avaient entre les mains. Ce n'est pas acceptable", a expliqué son porte-parole au site Ozap.

De fait, certaines scènes sont particulièrement choquantes. Formellement, la chaîne s'est acquitée de ses devoirs en floutant les visages ; mais la scène de la fusillade est filmée en gros plan, et certains corps étendus au sol sont tout de même reconnaissables par leurs vêtements. Ce court extrait de reportage donne une idée de sa tonalité - et de la proximité avec laquelle la scène est filmée :

Ces images posent trois types de problèmes : celui de l'identification des victimes (dimanche en fin d'après-midi, certaines familles étaient encore sans nouvelles de leurs proches), celle du respect de leur dignité (puisque sans voir leurs visages, on entend des cris des blessés ou de ceux qui tentent de leur porter secours ), et celle de l'avertissement aux téléspectateurs (un bandeau d'avertissement aux moins de dix ans suffisait-il ?).

Dernière question soulevée par le reportage : celle de la place des journalistes lors de cette intervention. Le reporter suit les pompiers de très près, et les interroge à plusieurs reprises, alors qu'ils interviennent auprès des victimes. Il interroge également un policier chargé de sécuriser les lieux alors que ce dernier est manifestement pressé - il s'éloigne ensuite en courant :

Interrogé par LeMonde.fr et Ozap, le directeur des magazines d'information de M6, Vincent Régnier, assume et défend la "valeur informative de ses images" : "En situation de guerre, ce document est un éclairage glaçant mais poignant de ce que Paris a vécu vendredi soir."

Comment les médias ont-ils couverts l'immédiat après-attaques ? Samedi 14 novembre, @si dressait un premier bilan : "Comment les medias gèrent «le plus grave attentat terroriste à Paris depuis 1945»"

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