On connaissait les attaques en justice de Bolloré contre les journalistes qui critiquent son action en Afrique… Place aujourd’hui aux attaques contre les journalistes qui évoquent l’érosion des abonnés de Canal+. Ce dimanche, Le Parisien a fait sa Une sur "Canal au + mal" en assurant que "les abonnés sont de moins en moins nombreux". Dans l'article, le quotidien précise que "la chute des abonnés atteint 10% en septembre alors même que la Coupe du monde de rugby bat son plein".

Une du Parisien le 18 octobre 2015

Page 2 de cette même édition

Faux, assure le groupe Vivendi qui a publié un communiqué hier, comme le signale Le Monde, démentant la chute du nombre des abonnés. Mais de quel chiffre parle-t-on ? Du nombre d'abonnés ou de nouveaux abonnés ? Le Parisien est revenu sur ses affirmations en précisant, dans la version en ligne corrigée (sans indiquer l'objet de la mise à jour), que "le nombre de nouveaux abonnés a baissé de 10 % en septembre (par rapport à septembre 2014)".

Article du Parisien en ligne et corrigé

Une correction manifestement réalisée sous la pression de Vivendi. Dans son communiqué, le groupe assure avoir "demandé à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) une enquête" et annonce qu’il "s’apprête à déposer plainte pour diffusion d’informations trompeuses ayant eu des conséquences sur son titre dans le marché". En effet, comme le signale Le Monde, son cours de Bourse a baissé de 2,12 % en clôture de la séance du jour.

Mais Le Monde rapporte également des chiffres qu'il semble tenir de Canal+. Selon le quotidien, la chaîne "indique compter 43 900 nouveaux abonnés en septembre 2015, contre 36 100 un an plus tôt". Du coup, que Le Parisien évoque des abonnés en général ou des nouveaux abonnés, l'information demeure démentie par Vivendi qui diffuse ce midi un nouveau communiqué assurant que le nombre de nouveaux abonnés en septembre "est en hausse de plus de 20 %".

Que sait-on du chiffre d'abonnés global ? Rien. Cette donnée est en effet jalousement gardée. Pourtant Le Monde semble croire lui aussi à une érosion des abonnés… du moins en France. En tenant compte des chiffres dans les autres pays, l'effectif global serait en expansion. Car le groupe se développe fortement en Afrique comme nous le racontions ici mais aussi en Pologne et au Vietnam ou encore "en Europe du Sud via Telecom Italia, dont Vincent Bolloré détient plus de 19 %". Conclusion du quotidien : "depuis son arrivée, celui-ci défend l’internationalisation du groupe. Une façon d’assumer que le chiffre d’affaires réalisé en France a vocation sinon à se réduire, du moins à devenir minoritaire dans l’ensemble".

>> Si vous ne l’avez pas encore lu, découvrez notre article Canal Bolloré a (aussi) enterré une enquête sur la BNP.