Femmes journalistes hi tech et sexisme (Guardian)
Brève

Femmes journalistes hi tech et sexisme (Guardian)

Une journaliste sur cinq, spécialisée dans le secteur des nouvelles technologies, aurait déjà caché qu’elle était une femme pour écrire en paix, abritée des tempêtes sexistes qui soufflent parfois sur la toile. C’est la conclusion d’une étude menée auprès de 100 journalistes anglophones par une universitaire britannique. Et en France ?

Peur sur les journalistes ? Intriguée par les tempêtes sexistes déclenchées par le GamerGate, Catherine Adams, maîtresse de conférence en journalisme au sein de l’université publique anglaise Nottingham Trent, a posé cinq questions à une centaine de journalistes, toutes spécialisées dans les nouvelles technologies. Ses conclusions sont exposées aujourd’hui sur le site du Guardian. Ainsi, une journaliste sur cinq aurait déjà fait croire qu’elle était un homme pour échapper aux critiques des internautes et 62% auraient déjà été victimes d'attaques sexistes.

Ce sont des insultes sur mon niveau de connaissance, des menaces de viol, comme d’habitude quoi”, détaille une journaliste. Il y a aussi les journalistes qui passent des sujets à leurs collègues masculins, “parce que je sais que je ne pourrais pas gérer les réactions violentes”. Ou celles qui tirent un trait sur leur prénom pour éviter les critiques : “Pendant des années, j’ai utilisé le pseudo LA Lorek, au lieu de Laura Lorek, pour éviter les critiques”, avoue par exemple la rédactrice en chef du site SiliconHillsNews.

L’étude ne portant que sur une centaine de femmes journalistes anglophones, difficile de généraliser. En France, par exemple, les internautes rendent-ils la vie des journalistes spécialisés aussi difficiles qu'au Royaume-Uni ou aux États-Unis ? Un rapide tour des rédactions françaises laisse penser que non. A deux reprises pourtant, une journaliste chargée des nouvelles technologies du Figaro, Lucie Ronfaut, invitée sur le plateau du 14h42 en octobre 2014, a été victime de harcèlement en ligne. Une première fois suite à une intervention dans l'émission d’Arte, Bits, où elle évoquait le forum anonyme anglophone 4chan. Quelques jours plus tard, la journaliste faisait l'objet de plusieurs sujets de discussions, sur le même forum, où les internautes commentaient son physique et la traitaient de "gros tas". Et une seconde, en septembre 2015, suite à la publication d’un article sur la démission de la PDG de Reddit, la journaliste avait été, cette fois, prise à parti par le blogueur ultra-nationaliste breton Boris Le Lay. Sur son compte Facebook, Le Lay, déjà condamné pour racisme, avait publié une photo de la journaliste du Figaro, encourageant ses amis à faire des “montages hardcore” de son visage (la photo avait ensuite été supprimée par Facebook).

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