"Dernier roman Gallimard encore en lice pour le Renaudot, n'ayant eu à ce jour ni critique ni article de presse, cherche à rencontrer journaliste curieux. Contacter Fabrice Guénier, chez l'éditeur ou au 0609******". L'annonce (repérée par le journaliste Cyril Petit) est entourée du liseré rose de la rubrique "Entre-nous" des petites annonces, destinée aux messages personnels.

Libération des 10 et 11 octobre 2015

Une blague ? Pas du tout. @si a appelé le numéro indiqué sur l'annonce. L'écrivain décroche : c'est bien son numéro personnel. "Mon livre est sorti en mai. Il fait partie de la dernière sélection du Renaudot (où figurent neuf romans, dont Ann). Je suis un parfait inconnu, je pensais que ça allait intéresser des journalistes pour qui ça changerait de Christine Angot. Mais non. Pas un seul ne m'a appelé." De fait, sur le net, seuls quelques blogs littéraires ont évoqué le roman.

La petite annonce a-t-elle fonctionné ? Depuis sa publication, ce matin, la récolte est encore maigre : "J'ai eu un blogueur, et une émission". On ne saura pas laquelle : "Ils ne veulent pas que je le dise. Un truc pas mal, mais assez court, et qui sera plutôt sur l'annonce que le livre lui-même". Que disent les attachés de presse de Gallimard de cette idée ? "Ils ne sont pas au courant. Je ne leur en ai pas parlé. Ils m'auraient probablement dit que ça n'est pas comme ça qu'on fait." Coût de l'opération pour l'auteur : 100 euros. Si quelques critiques littéraires influents lisent les petites annonces de Libé, cela pourrait devenir l'opération de communication la plus rentable de l'année.