Cette fois, Fleur Pellerin a été obligée de se saisir du dossier de la censure à Canal+. La cause de cette réaction (tardive) ? Des documents issus du comité d'entreprise de Canal+, obtenus par Mediapart, dans lesquels la direction de la chaîne reconnait la censure d'un documentaire sur les soupçons d'évasion fiscale pratiquée par une filiale du Crédit mutuel, banque partenaire de Bolloré.

"Selon l’entourage de la ministre de la Culture, ces nouveaux éléments ont incité Fleur Pellerin à appeler lundi le président du CSA, Olivier Schrameck. "Ils se sont longuement entretenus", indique-t-on rue de Valois", rapporte aujourd'hui Mediapart. Au menu, notamment, les engagements pris par Bolloré devant l’autorité de contrôle, et les "avancées du groupe de travail mis en place par le CSA sur les conséquences du changement d’actionnaire de la chaîne".

Comme le rapportait @si, la ministre de la Culture avait indiqué jusque là qu’elle attendait davantage d’éléments pour passer ce fameux coup de fil, estimant qu’aucune enquête n'avait "pour l'instant révélé s'il y avait eu une intervention directe". "S'il s'avérait qu'il y a des interventions directes d'annonceurs, de l'actionnaire sur une chaîne pour déprogrammer des programmes qui dérangent, j'en serais extrêmement contrariée et il faudrait sans doute que j'évoque ce sujet avec le CSA", poursuivait la ministre. C’est désormais chose faite.

L’occasion de lire notre enquête : Où est passée la charte d'indépendance de Canal+ ?