Chroniqueur littéraire du Grand Journal, Augustin Trapenard n'aime pas les livres politiques :"François de Rugy, Alain Juppé, Cécile Duflot, Jean-Christophe Cambadélis : combien de fois il va falloir le répéter à tout le monde ? Ça ne marche pas, personne ne les lit les livres politiques !", lançait hier soir sur le plateau du Grand Journal le journaliste.
Pour étayer son propos, le chroniqueur est venu avec des chiffres (fournis par Edistat). Ainsi, Alain Juppé aurait vendu 7 000 exemplaires de Mes chemins pour l'école, imprimé à 28 000 exemplaires. Loin, très loin devant Cécile Duflot et son Grand Virage (408 exemplaires sur 10 000 imprimés) ou Jean-Christophe Cambadélis (278 exemplaires de A gauche les valeurs décident de tout, imprimé à 6 000 exemplaires). De quoi faire dire à Trapenard : "A ce niveau-là, c'est sa famille et ses amis qui ont acheté le livre !". "A quoi ça sert ?", demande le chroniqueur à l'ancien Premier ministre. "Après 48 heures, l'éditeur a dû redemander un nouveau tirage et le tirage était plus élevé que tous les chiffres que vous venez d'évoquer", réplique Fillon avant de poser, à son tour, une question à Trapenard : "Vous l'avez lu ?". Réponse : "Ah ben non, moi je ne l'ai pas lu".
"Vous l'avez lu ?"
"Augustin Trapenard a admis (...) qu’il n’avait pas lu l’ouvrage que l’ancien premier ministre venait de présenter. Un aveu rare" écrit Le Monde aujourd'hui dans un papier sur les audiences catastrophiques du Grand Journal qui a enregistré, hier, son plus mauvais résultat de la saison en parts de marché (3,2%). Contacté par @si, Trapenard ne comprend pas la polémique : "Si j'avais vraiment voulu créer un moment de télévision, je lui aurais demandé s'il l'avait écrit. Je suis chroniqueur culturel, pas politique. J'ai fait une remarque sur le marché du livre politique, je n'étais pas là pour critiquer le livre". Doit-on en conclure que Trapenard ne lit jamais les livres des politiques invités sur le plateau du Grand Journal ? "A moins qu'on me demande de parler de leur contenu, non". C'est dit.
L'occasion de revoir notre émission avec Olivier Pourriol, ancien chroniqueur culturel au Grand Journal : "Ce que respecte la télé, c'est la violence" et de relire notre article : "Bayrou, Copé, Paillé : combien d'exemplaires ?".
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