Croche-pied/Migrants : une journaliste hongroise licenciée par sa chaîne...
... qui avait célébré Hitler en 2011
Lundi 7 septembre, des centaines de migrants, pour la plupart réfugiés syriens, tentent de forcer les cordons de la police hongroise pour entrer dans le pays et gagner ensuite l'Autriche et l'Allemagne. Parmi les journalistes présents sur place, Petra Laszlo, journaliste hongroise travaillant pour la chaîne National One (N1TV), se fait remarquer. Comment ? En faisant un croche-patte et en frappant deux migrants en train de courir. Ses confrères ont immortalisé la scène et leurs vidéos ont depuis fait le tour des réseaux sociaux :
La vidéo du croche-pied
Le coup de pied
La chaîne a depuis réagi estimant, dans un premier temps, que ce comportement était "inacceptable", avant de licencier sa journaliste. "Sur son propre compte Facebook, elle [la journaliste] a publié le message suivant, en expliquant qu’elle a reçu 1.500 messages de haine, «90% venant de musulmans qui soutiennent Daesh» avant de signer avec un mot évocateur, «HEIL», selon Slate.
En matière d'acceptable pourtant, la chaîne avait placé la barre très haut en 2011 en rendant hommage à Adolf Hitler, à l'occasion du "122e anniversaire de la naissance" du dictateur nazi. Dans un reportage de 30 secondes diffusé sur son site internet, N1 avait rendu hommage à "l'homme politique allemand", estimant qu'il avait "rapidement relancé une Allemagne en ruines et appauvrie". "L'homme politique probablement le plus connu de l'Histoire avait été la principale victime d'une chasse aux sorcières politique des vainqueurs" pouvait-on entendre dans ce reportage, où les vainqueurs étaient désignés comme "les alliés anglo-saxons et bolchéviques". Le tout "illustré par des images d'archives montrant des parades de soldats nazis et le dictateur souriant entouré de jeunes enfants", relevait à l'époque France TV Info.
Capture France TV Info, 22/04/2011
La chaîne, lancée en décembre 2010, n'a jamais caché son soutien au parti d'extrême droite Jobbik, créé en 2003, et qui s'en prend régulièrement depuis aux "déviants homosexuels" et aux "criminels tsiganes". Une stratégie apparemment payante : en 2014, ce parti, en tête chez les électeurs de moins de 30 ans, a obtenu 20,5 % des suffrages aux élections législatives. "En plus des discours du président de Jobbik, Gábor Vona, le site de la chaîne contient également des titres d'articles comme « Les migrants essaiment dans tous les magasins», ou « Guantanamo = Hongrie»", précise le Guardian.
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