NYTimes : polémique après la correction d'un article sur H. Clinton
Brève

NYTimes : polémique après la correction d'un article sur H. Clinton

Première polémique politico-médiatique dans la course aux présidentielles américaines, qui auront lieu en novembre 2016 : le New York Times a modifié un article sur Hillary Clinton, et une possible enquête criminelle la concernant, sans en avertir ses lecteurs.

L'article polémique en question, après édition

Pas de doute : sur l'affaire des mails personnels d'Hillary Clinton, le New York Times est en en pointe. En mars 2015, le quotidien révélait déjà que la candidate à l'élection présidentielle de 2016 avait utilisé une adresse e-mail personnelle, plutôt qu'une fournie par le gouvernement, lorsqu'elle était secrétaire d'Etat des Etats-Unis (chef du département d'Etat chargé des Affaires étrangères), entre 2009 et 2013. Et c'est encore le Times qui révélait, jeudi dernier, que deux enquêteurs avaient demandé au département américain de la Justice d'ouvrir une enquête criminelle pour savoir si, oui ou non, Hillary Clinton avait fauté. "Cette demande fait suite à un mémorandum du 29 juin dernier, dans lequel des inspecteurs généraux du département d'Etat et des services de renseignement selon lequel le compte privé de Mme Clinton contenait « des centaines d'emails potentiellement classifiés »", indique l'AFP.

En attendant l'ouverture, ou non, d'une telle enquête, c'est le New York Times qui a fauté et nul besoin de l'intervention de la Justice américaine pour le savoir. Le site du quotidien américain a, en effet, très sensiblement modifié le chapeau de son article, sans en prévenir ses lecteurs. Et ça change tout ! Ainsi, dans la première version du papier, Clinton était la cible directe de cette enquête dans le premier paragraphe : "Deux enquêteurs ont demandé au département américain de la Justice d'ouvrir une enquête criminelle pour savoir si Hillary Clinton avait commis une faute en utilisant une boîte email privée pour des correspondances gouvernementales à l'époque où elle dirigeait le département d'Etat".

Quelques heures plus tard, ce n'était déjà plus le cas : "Deux enquêteurs ont demandé au département américain de la Justice d'ouvrir une enquête criminelle pour savoir si des correspondances gouvernementales avaient été envoyées sur l'adresse mail personnelle d'Hillary Clinton, à l'époque où elle dirigeait le département d'Etat". Subtile mais néammoins importante rectification puisque dans cette nouvelle version, la candidate ne paraît plus être la cible directe de cette enquête.

"Comme cela arrive souvent, les rédacteurs continuent de révisers leur papier après publication"

Interrogé jeudi par Politico (dont une antenne vient de débarquer à Bruxelles), Michael Schimdt, l'un des auteurs de cet article, justifiait ainsi cette correction : "C'était une réponse aux plaintes que nous recevions de la part du camp Clinton, que nous estimions acceptables, donc nous avons fait la modification". Par mail, la porte-parole du quotidien, Eileen Murphy, s'est aussi justifiée : "Comme cela arrive souvent, les rédacteurs continuent de réviser leur papier après publication pour le rendre le plus clair et précis poissible. Il n'y avait aucune erreur factuelle, donc aucune raison de le mentionner".

Le quotidien américain s'est finalement résolu à le faire. Samedi matin, en bout de l'article publié deux jours plus tôt, le message suivant est apparu : "Un article et son titre parus dans certaines de nos éditions vendedi et concernant une enquête concernant la message électronique personnelle d'Hillary Clinton, alors secrétaire d'Etat, ont déformé la nature de la demande, en utilisant des informations provenant de hauts fonctionnaires. Cette demande concerne les informations classifiées et potentiellement compromises en lien avec cette messagerie électronique. Cela ne vise pas spécifiquement Hillary Clinton". Même le département de Justice américain a réagi à cet article du Times, confirmant avoir bien reçu une demande d'enquête sur les e-mails privées d'Hillary Clinton , mais se refusant à parler d'enquête "criminelle". En France, seuls BFM et Le Parisien ont repris "l'information" du New York Times, en se basant sur une dépêche AFP.

Cette polémique est née en mars, quand le quotidien américain avait révélé que celle qui n'était pas encore candidate à la présidentielle américaine de 2016 avait utilisé son adresse e-mail personnelle dans ses fonctions de secrétaire d’État des États-Unis. En utilisant un nom de domaine spécialement créé pour l’occasion, "@clintonemail.com", la secrétaire d’Etat pouvait communiquer avec des personnes "dans et en dehors du gouvernement, indépendamment du système de communication du département d’État", note le NYTimes. Un mélange des genres qui dérange aux États-Unis : l’utilisation d’une adresse mail personnelle entre, en effet, en contradiction avec les règles sur l’archivage des correspondances des responsables américains.

L'occasion de relire la chronique de Daniel Schneidermann : "Hillary Clinton, l'hyper décryptage".

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