Facebook a transmis un tchat sexuel de Jean-Luc Lahaye à la police
Brève

Facebook a transmis un tchat sexuel de Jean-Luc Lahaye à la police

Facebook scanne les messages privés. C'est à l'occasion de la condamnation du chanteur Jean-Luc Lahaye à un an de prison avec sursis pour corruption de mineur que l'on a découvert cette information. Après avoir repéré une correspondance privée à connotation sexuelle entre Lahaye et une jeune fille de 15 ans, Facebook a transmis tous les éléments à la police.

"Inaudible" et "légitime". C'est en ces termes que Rue89 a qualifié la démarche de Jean-Luc Lahaye : condamné pour corruption de mineur, le chanteur se présente comme une victime. Inaudible : les retranscriptions des échanges privés entre le chanteur de 60 ans et une jeune fille de 15 ans ne laissent place à aucun doute sur leur caractère sexuel et expliquent sa condamnation. Mais Lahaye et ses avocats ont contre-attaqué ... en s'en prenant à Facebook. Car c'est bien la société américaine qui est à l'origine de l'enquête, comme le rappelle Rue89. "Ni Sophia, ni les autres jeunes filles un peu plus âgées repérées par Facebook (pour avoir eu le même type d’échanges), n’ont souhaité porter plainte contre Lahaye. Les parents, plus ou moins choqués, ont tous respecté le choix de leurs filles", explique le site d'info. En réalité, l'enquête a débuté après un signalement de Facebook auprès de la police judiciaire.

Dans le cadre de la lutte contre la pédopornographie aux Etats-Unis, Facebook utilise un algorithme qui scanne tous les messages privés et repère les contenus illicites. Selon quels critères ? Un logiciel développé par Microsoft permet de repérer les images pédopornographiques. Sont également surveillés les comptes dont la date de naissance change régulièrement (au-dessus et en-dessous de 18 ans) et dont les demandes d'amis à destination de femmes atteignent les 80%.

Des messages privés scannés par Facebook ? C'est en juillet 2012 que Reuters avait révélé cette pratique utilisée par le réseau social aux Etats-Unis pour repérer les pédophiles. "Un homme d'une trentaine d'années discutait de sexe avec une jeune fille de 13 ans [...] et avait prévu de la rencontrer le lendemain après les cours. La technologie [...] de Facebook pour balayer les messages et les historiques pour repérer les activités illégales a automatiquement signalé la conversation aux employés, qui l'ont lue avant de prévenir immédiatement la police", expliquait Reuters. En août 2014, c'est Google qui avait dénoncé à la police un habitant de Houston après avoir repéré qu'il échangeait des images pédopornographiques via son compte Gmail.

Et en France ? A notre connaissance, c'est la première fois qu'une affaire de corruption de mineur éclate après un signalement de Facebook. Pour Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l'information, interrogé par Rue89, l'affaire Lahaye est un révélateur : "Les utilisateurs devraient connaître la part de détection automatique, la part humaine et le seuil à partir duquel la société décide de signaler les comportements et à qui, police ou justice". Lahaye et ses avocats ont fait savoir qu'ils pourraient porter plainte pour "violation des correspondances privées".

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