Jean Quatremer le reconnaît: il a plutôt bien accueilli l’arrivée de Politico, media américain débarqué cette semaine à Bruxelles pour couvrir l’actualité des institutions européennes, et notamment dans son long papier de présentation comme nous le racontions hier. Mais patatras : aujourd’hui le correspondant de Libération à Bruxelles s’en mord les doigts. Objet de sa déconvenue ? Politico, dans son courriel matinal quotidien, "tacle sévèrement le quotidien francophone belge Le Soir en le qualifiant au détour d’une phrase de […] «la plus grande gazette étudiante socialiste du monde»."

Une attaque arrogante selon Quatremer qui dégaine : "serait-on en droit d’affirmer sans autre forme de procès que Politico est «un journal d’entreprise financé par les grandes sociétés US pour défendre leurs intérêts à Bruxelles»" ? Puis de poursuivre : "arrivé sur le marché européen depuis mardi, Politico n’a encore rien prouvé, rien montré, rien démontré et ne compte aucune signature ayant fait ses preuves en couvrant l’Union. L’arrogance est un rien prématurée : on verra au fil du temps si Politico fait non pas mieux, mais arrive au moins à faire aussi bien que ses confrères."

Tout à son courroux, Quatremer en profite pour rappeler le profil de l’auteur de cette attaque contre Le Soir, l’Australien Ryan Heath : ancien porte-parole de la vice-présidente de la Commission, Neelie Kroes et avant cela «speechwriter» de José Manuel Barroso. Pis, ajoute le journaliste de Libé : "il a ensuite travaillé comme lobbyiste pour... General Electric. […] Ryan Heath se croit encore à la «cafète» de la Commission, là où les porte-parole se défoulent sur cette presse qu’ils méprisent et qui les emmerde. Allez Ryan, encore quelques années pour devenir journaliste et on en reparle de tes talents".

Vous ne connaissez pas Politico ? Alors plongez-vous dans notre observatoire sur ce média européen qui ne veut pas d'un million de lecteurs.