Suicide de Germain : un système ? Quel système ?
Brève

Suicide de Germain : un système ? Quel système ?

Si ému que l'on soit par l'image d'un homme seul, qui se donne la mort dans son garage avec son fusil de chasse

, on reste confondu par certaines réactions politiques, notamment celle du président du Sénat Gérard Larcher, à la tribune de son assemblée, après le suicide de l'ex-maire de Tours Jean Germain. Larcher a mis en cause "un système qui n'a finalement jamais rien retenu depuis Pierre Bérégovoy". La phrase tourne en boucle aux radios du matin, soumise pour commentaire à tous les politiques qui passent.

Un système ? Quel système ? La Justice ? Mais à quel moment est-elle sortie de ses rails ? Dites-le. Montrez le. La presse, alors, cette meute de chiens enragés ? Mais une relecture des articles et des interviews consacrés à l'affaire des mariages chinois de Tours, telle que nous l'avons faite hier, montre que cette affaire a été traitée à la mesure de ce qu'elle semblait être : l'histoire d'un élu, très cumulard, qui s'affranchit des règles de passation des marchés publics, sans enrichissement personnel, pour ce qu'il estime être le bien de la ville qu'il administre. Ni plus, ni moins.

Dans l'affaire Germain, la Justice a fait son travail, ni plus ni moins. La presse a fait le sien, ni plus ni moins. Elle ne s'est pas acharnée sur Jean Germain. Elle n'a pas non plus détourné les yeux. La presse nationale a été discrète. Et la presse locale a traité l'affaire selon les canons du genre, notamment quand a été révélée, aux prudhommes, la liaison entre Germain et Lise Han, principale co-protagoniste de l'affaire, ce qui posait l'éternelle question du "traitement par la presse de la vie privée des personnages publics". Vie privée ? Information publique ? Fallait-il dire ou taire l'existence de cette liaison ? Assurément, il fallait dire. La presse locale l'a dit, en deux lignes à la fin d'un article, avec un titre clin d'oeil ("les histoires d'amour finissent mal en général"), histoire de dire, en disant en même temps qu'il n'y a pas lieu d'en faire toute une histoire. Compromis ordinaires de situations ordinairement inextricables. Reste, au total, comme dans le crash de la Germanwings, un fait divers qui ne se prête ni aux invectives, ni à la grandiloquence, ni aux grands débats hors sujet. Sans autre mystère que ceux, éternels, des labyrinthes de l'âme humaine.

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