, au groupe armé État islamique (EI). Une allégeance importante qui n'a cependant rien de surprenant, selon le chercheur Romain Caillet.

Article du Monde Afrique, 7 mars 2015

L’annonce a été faite par vidéo, samedi 7 mars. Aboubakar Shekau, dirigeant du groupe basé au nord-est du Nigeria Boko Haram, a proclamé sa bay’ah, une forme d’allégeance, à l’EI. Ce ralliement, s'il n'est "pas une surprise" pour le chercheur Romain Caillet, consultant sur les questions islamistes, représente "le ralliement le plus important de l'EI depuis leur proclamation du 'Califat' [le 29 juin 2014 ndlr]."

Cette annonce fait suite à la publication d’une autre vidéo de Boko Haram, le 2 mars dernier, montrant la décapitation de deux hommes. La mise en scène était "clairement inspirée de vidéos similaire du groupe djihadiste Etat Islamique", notait alors le site du Figaro. En effet, ainsi qu'@si le relevait récemment, le groupe nigérian s’inspire de plus en plus de l’État islamique pour sa communication.

Pour le chercheur en histoire militaire et en questions de défense Laurent Touchard, cependant, "le phénomène des allégeances est à considérer dans toutes ses nuances". Dans une critique du documentaire d’Arte Daech, naissance d’un état terroriste, il explique que "dans ‘l’univers’ djihadiste, hilf (alliance) et bay’ah (allégeance) ont la vie courte et, avant cela, sont toutes relatives ». Les allégeances sont donc "aussi communes que les trahisons et les défections".

L'occasion de revoir notre émission du 20 février : État Islamique, "rien n’est diffusé sans l’accord du ministère de l’information", dans laquelle le journaliste de RFI David Thomson jugeait que cette allégeance "se profil[ait]".