Mémorial de Caen : annulation des Rencontres du dessin de presse
Brève

Mémorial de Caen : annulation des Rencontres du dessin de presse

On ne rira pas à Caen. Quarante-quatre dessinateurs, venus du monde entier, devaient participer aux 5e Rencontres du dessin de presse, organisées par le Mémorial de Caen, les 10 et 11 avril. Mais à la suite des attentats à Paris et à Copenhague, la rencontre a été annulée. A cause de menaces précises ? Non, mais "on ne peut pas travailler avec la boule au ventre", nous déclare le directeur du Mémorial, Stéphane Grimaldi.



Le symbole est terrible. Deux mois après l'attentat contre Charlie Hebdo, le Mémorial de Caen a décidé d'annuler les 5èmes rencontres du dessin de presse. Quarante-quatre dessinateurs étaient attendus. Quels sont les motifs de l'annulation ? "Parce que notre site Internet a été plusieurs fois attaqué et en raison du drame de Copenhague, nous ne pouvons évidemment pas organiser sereinement nos prochaines rencontres des dessinateurs de presse dans l’esprit dans lequel elles se sont toujours tenues", indique un communiqué transmis à la presse.


Y'a a-t-il eu des menaces précises ? "On n'a pas eu de menaces, reconnaît le directeur du Mémorial, Stéphane Grimaldi, joint par @si. Le site web du Mémorial de Caen a été piraté plusieurs fois. Ils sont rentrés dans le système informatique, ont mis un virus. Ça a été une première alerte. Et ensuite, il y a eu l'attentat de Copenhague. Des dessinateurs, qui sont des "durs" mais je ne veux pas citer de noms, m'ont demandé comment j'allais faire pour garantir leur sécurité. Il y avait aussi des inquiétudes des salariés du Mémorial de Caen. Car Copenhague, c'était un dessinateur. Là, il y en aurait quarante-quatre". Et alors ? "Ce sont 44 dessinateurs qui investissent la ville, poursuit Grimaldi. Ils vont dans des lycées, ils parlent devant un public. Le public peut approcher les dessinateurs. Quoi qu'il arrive, cela n'aurait pas été possible d'organiser une manifestation aussi libre. On s'est donc réuni hier, on en a parlé entre nous en réunion, et on a décidé de reporter la manifestation". Reporter à quelle date ? "Ça c'est la question piège et dégueulasse, lâche le directeur. Je ne sais pas".

La préfecture a-t-elle dissuadé le Mémorial d'organiser cette manifestation ? Non. "Les autorités m'ont dit : on ne vous interdit pas de le faire, on vous suit", nous répond Grimaldi. Alors pourquoi annuler s'il avait le feu vert ? Au téléphone, le directeur assume : "On ne peut pas travailler avec la boule au ventre. Je ne peux pas prendre le risque vis-à-vis du public et organiser une manifestation avec une telle tension". Et quand on ose insister sur le fait qu'il n'y avait pas eu menaces, la conversation se tend : "Généralement, on ne prévient pas quand on fait un attentat". Comme dirait Daniel Schneidermann, on n'a pas fini de rire.

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