Bienvenue au club, Syriza !
Brève

Bienvenue au club, Syriza !

C'est une étrange petite musique, que l'on entend en ce début d'année

chez les éditorialistes eurolâtres français les plus extrêmes, de Quatremer à Guetta, à l'évocation de possibles victoires électorales de Syriza et Podemos. Une petite musique bien éloignée des coups de clairon menaçants que font sonner une Merkel ou un Juncker. Quelque chose entre une joie inavouable, et une tentative d'autopersuasion que tout ceci, finalement, n'aurait rien de dramatique. Mais non, Tsipras, tout bien pesé, n'est pas le Grand Méchant Loup ! Ne croyez pas tout ce qu'on vous a dit ! Il fallait entendre Guetta ce matin sur France Inter, quasiment transformé en supporter de Podemos et Syriza, cette gauche dont une manchette du Monde, voici quelques semaines, assurait qu'elle "affolait l'Europe", et que l'éditorialiste de France Inter juge, lui, "pas si rouge". Et, emporté par son élan, d'avancer que le premier syriziste (mais clandestin encore) ne serait autre que...Juncker lui-même.

Bienvenue au club, Syriza ! Tous ceux qui n'avaient pas de reportages assez durs contre ces Grecs fraudeurs, contre ces restaurateurs qui ne délivrent pas de factures aux clients, tous ceux-là seraient à deux doigts d'applaudir la possible arrivée au pouvoir de Syriza, qui a clairement annoncé son intention de renégocier le paiement de la dette grecque. Quatremer, se démarquant de Juncker qui avait annoncé sa préférence pour la victoire de "visages connus", a été le premier à rassurer : mais non, Syriza ne veut pas sortir de l'euro ! Que leur prend-il ? Se sont-ils engagés dans une tentative désespérée d'autopersuasion ? Ont-ils perdu leurs repères ? Sont-ils simplement, en journalistes, heureux de pouvoir enfin renouveler leurs papiers ?

Cet esprit d'apaisement, d'ailleurs, n'est pas dénué d'une tortueuse satisfaction. "Bien fait !" lançait hier le directeur de Libé Laurent Joffrin, expliquant "qu'il est temps d'essayer autre chose". Mais ce "bien fait" était aussi envoyé à Syriza et Podemos : "Il est temps, aussi, ajoutait Joffrin, de frotter aux réalités du gouvernement cette gauche alternative qui se contentait jusqu’ici de lancer des anathèmes, sans jamais endosser les responsabilités de la gestion". Recrue d'insultes et d'accusations de traîtrise, la social-démocratie gestionnaire, à bout de souffle, n'est pas fâchée de passer le relais. Autrement dit : vous avez voulu le pouvoir, le voici ! Bienvenue au club, oui, des compromis nocturnes bruxellois, et des retours sans gloire au pays. Bon courage, maintenant !

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