Les journalistes du New York Times doivent-ils tweeter ?
Brève

Les journalistes du New York Times doivent-ils tweeter ?

"Cela peut paraître anecdotique pour certains, mais c'est peut être l'indication d'un problème beaucoup plus large."

Cette semaine, la question de savoir si un journaliste, en 2014, doit nécessairement utiliser Twitter ou pas, a ressurgi au New York Times. Alors que la quasi-totalité des journalistes des pure players, type Gawker ou The Verge, utilisent à fond les possibilités de Twitter (trouver des sources ou répondre aux lecteurs par exemple), de très nombreux journalistes du quotidien américain, surtout parmi les plus importants dans la hiérarchie, n'utilisent pas ce réseau social.

Le constat est parti d'une petite enquête de Buzzfeed, qui a publié la liste du "cimetière Twitter du New York Times". Dans celle-ci, on retrouve tous les journalistes qui se sont inscrits sur Twitter (en général avant 2011), mais qui ne l'ont jamais vraiment utilisé. Buzzfeed a ainsi sélectionné tous les comptes qui ne disposent pas de photo de profil (qui reste par défaut un oeuf), n'ont posté aucun tweet dans les deux derniers mois ou qui ont rédigé un total de moins de 20 tweets.

Le site a compté pas moins de cinquante comptes "morts-vivants". Et l'exemple vient visiblement d'en haut puisqu'on retrouve dans ce "cimetière Twitter" plusieurs responsables de haut rang, dont le rédacteur en chef Dean Baquet et le responsable de la stratégie Arthur Gregg Sulzberger. Le constat est d'autant plus cruel qu'une plus grande présence des journalistes sur Twitter était jugée nécessaire... dans le fameux rapport interne "Innovation" du New York Times, rendu public en mai dernier.

Suite à cet article, de nombreux journalistes et blogueurs ont critiqué le New York Times et ses journalistes, notamment le journaliste de GigaOm, Mathew Ingram. Celui-ci estime qu'être présent sur les réseaux sociaux est "crucial dans la survie des médias et des journalistes" puisque les "réseaux sociaux pourraient remplacer les moteurs de recherche" comme porte d'entrée de la presse. Surtout, le fait que le rédacteur en chef, censé mettre en place la modernisation du journal, s'intéresse si peu aux réseaux sociaux envoie un très mauvais message aux lecteurs et à ses équipes, estime Ingram.

En face, plusieurs journalistes du Times ont pris la défense de leurs collègues absents de Twitter en expliquant qu'ils font beaucoup d'autres choses et que tous les journalistes n'ont pas vocation à y être. Dean Baquet, lui, retourne carrément l'argument : "Le reproche qui m'est fait de ne pas assez utiliser Twitter est juste. Mais je ne peux résister à faire une remarque. Une des critiques les plus récurrentes faites à ma génération, était de dire que nous avions formé une forme de clergé, qui décidait qui était journaliste et qui ne l'était pas. C'était le cas, et ce n'était pas bien. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'un nouveau clergé s'est créé, avec des nouvelles règles d'entrée". Les journalistes web, nouvelle secte pro-Twitter ?

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