Vice n'aime pas dire du mal des marques
Brève

Vice n'aime pas dire du mal des marques

Peut-on dire du mal des marques sur le site américain Vice, dont le reportage aux côtés de l'Etat islamique avait retenu notre attention en septembre ?

Oui, mais il faut d'abord demander l'autorisation ! C'est ce que révèle sur son compte Twitter Charles Davis, rédacteur en chef adjoint du bureau de Vice à Los Angeles, démis de ses fonctions depuis.

Tout a commencé le 12 septembre. Ce jour-là, Michael Tracey, journaliste freelance, publie, sous la supervision de Davis, une tribune sur la nécessité de boycotter le week-end suivant la NFL, le championnat de football américain. En cause notamment : le laxisme de la NFL, qui a attendu qu'une vidéo soit publiée sur le site TMZ pour suspendre à vie l'un de ses joueurs vedettes, Ray Rice, qui avait frappé sa petite amie dans un hôtel d'Atlantic City.

Après la publication de cette tribune, Davis reçoit un premier mail d'avertissement de sa direction, relativement courtois : "Salut, Jonathan m'a demandé de te rappeler que toute mention d'une "marque" dans un article doit remonter vers Hosi (ndlr - Simon Hosi, directeur général du site) qui, d'après mon expérience, dit oui à à peu près tout".

Alors forcément, quand Tracey va cinq jours plus tard développer son idée sur la radio de la BBC, le ton change dans la boîte mail de Davis : "Tu te rappelles de ce moment où on a parlé de la manière dont certaines personnes avaient peu apprécié l'article sur la NFL ? Et bien ces mêmes gens n'ont pas non plus aimé que l'article soit mis en valeur par la BBC. Je sais que vous les gars, vous êtes en quelque sorte livrés à vous-mêmes à Los Angeles et vous n'étiez peut-être pas au courant mais il faut que vous préveniez le département communication quand vous vous attaquez à une marque".

Le mail reçu par le journaliste, publié par son rédacteur en chef adjoint sur Twitter, a le mérite d'être beaucoup plus clair : "Désolé mec, il faut vraiment que tu fasses profil bas sur ce sujet - avec notre site sportif, on a trop souvent affaire aux gens de la NFL pour obtenir des vidéos. Mettre à ce point-là ton papier en avant risque de mettre à mal certains projets sur lesquels on est en train de bosser".

Le papier est toujours visible sur le site, en seconde page de la section Sports, mais Charles Davis a depuis été licencié, officiellement pour... s'être endormi pendant une réunion de travail. Ce que le journaliste conteste formellement, toujours sur Twitter, accusant Vice de "calomnie".

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Fact-checking, quand les médias n'écoutent pas les faits

Spasfon, lecture rapide, crème quantique de Guerlain : à quoi sert la vérification ?

Les légumes secs n'ont pas les faveurs des médias

Bons pour la santé et le climat, ils restent perdants face à la viande, aux produits laitiers ou aux céréales

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.