Une filiale "low cost" au Monde ?
Brève

Une filiale "low cost" au Monde ?

"Le Monde traverse depuis hier un conflit social."

Patrick Cohen, en direct du Monde ce matin pour fêter les 70 ans du quotidien, a fait part de l'inquiétude de salariés du groupe Le Monde. Dans son 7-9, l'animateur explique que les "personnels administratifs et techniques refusent d'être regroupés au sein d'une filiale autonome", au sein de laquelle les conventions collectives de la presse ne seraient plus appliquées. En cause, un projet qui vise à regrouper les personnels "non-journalistes" de la société éditrice du Monde (SEM), du Monde Interactif (MIA) et de VM Magazines (Télérama, La Vie) au sein d'une nouvelle structure autonome. Ces salariés craignent de ne plus bénéficier de conventions collectives de la presse (quotidienne ou magazine) au sein de cette filiale qui ne comptera aucun journaliste.

Ecoutez : Patrick Cohen sur le conflit social, en direct du Monde

Pendant la matinale, Antonin Sabot, journaliste au Monde.fr, délégué syndical CNT (Confédération Nationale du Travail) au Monde Interactif et secrétaire du CE, publiait plusieurs photos sur Twitter, montrant notamment deux grandes bannières, au dessus du plateau d'Inter : "Salariés en lutte contre la création d'une filiale lowcost".

Selon nos informations, des salariés du quotidien voulaient en fait prendre la parole lors de la matinale, ce que l'équipe de France Inter a refusé, menaçant de couper l'antenne s'ils essayaient. Des salariés ont finalement fait parvenir un texte, qu'a repris en partie Patrick Cohen à l'antenne.

"Un projet qui masque en réalité un plan social"

Le communiqué complet des représentants du personnel estime que "le projet de la direction de création d’une filiale «low cost» regroupant tous les salariés «non journalistes» [...] remet en cause non seulement nos conventions collectives et accords d’entreprise, mais aussi l’unité de celle-ci. Notre journal,Le Monde, et l’ensemble des publications du groupe ne sont pas constitués uniquement de journalistes, mais d’une communauté œuvrant collectivement à la fabrication et à la diffusion." Toujours selon ce communiqué, "la direction s’obstine à maintenir son projet, «à prendre ou à laisser», qui laisse présager un grand nombre de départs, et qui masque en réalité un plan social".

Contacté par @si, Sabot tient à préciser que ce n'est pas le projet de regroupement en soi qui pose problème. "Regrouper le personnel, ce n'est pas un souci. Mais changer la convention collective c'est rompre le lien qui existe entre les personnels concernés et les journalistes" se désole le journaliste, qui note que Patrick Cohen a parlé de "filiale autonome" et pas "low cost" comme indiqué dans le communiqué. "Allez dire aux personnels d'Air France que Transavia est une « filiale autonome »" ironise le délégué syndical, en référence à la compagnie aérienne à bas prix, filiale d'Air France-KLM.

France Inter est revenu sur le sujet dans son journal de 13h

Contacté par France Inter, qui est revenu sur le conflit social dans son journal de 13h, le président du directoire du groupe Le Monde, Louis Dreyfus, justifie ce projet par un besoin d'uniformisation des statuts : "aujourd'hui nous avons, dans plusieurs services, des gens qui ont des statuts différents et qui font pourtant le même travail. L'inspection du travail, à plusieurs reprises, nous a alerté là dessus". Les organisations syndicales ont, elles, indiqué qu'elles n'excluaient pas de bloquer la parution du journal et du site internet, si elles n'étaient pas entendues lors des prochaines négociations, mardi.

L'occasion de lire notre enquête sur le conflit social en cours dans un autre quotidien : "Les salariés sous le choc du plan massif de suppressions d'emplois à Libé"

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