Vivian et les vautours
Brève

Vivian et les vautours

Les photos de Vivian Maier furent découvertes il y a quelques années et ce fut un choc, une révélation, car c'était un pur génie de la photographie qui surgissait telle une apparition (@si en parla par ici, par là, et encore par là). Passée l'euphorie de la découverte vient le temps des vautours, celui des avocats prêts à tout pour s'accaparer une part de juteux héritage.


Dans un article intitulé The Heir’s Not Apparent - A Legal Battle Over Vivian Maier’s Work (L'héritier présomptif n'est pas évident - une bataille juridique autour de l'oeuvre de Vivian Maier), le New York Times nous apprend qu'un avocat nommé David C. Deal a entamé une action en justice contre ceux qui vendent des images de Vivian Maier, alors qu'ils n'ont aucun lien de parenté avec la défunte photographe. Ce valeureux avocat, désireux de faire justice, est donc parti à la recherche d'un héritier qu'il trouva en France, dans la région de Gap d'où était originaire la photographe. Francis Baille, tel est son nom, ignorait totalement qu'il était son cousin au deuxième degré et ne veut pas s'exprimer à ce sujet. Son avocat français, lui, exulte…

Dessin d'Honoré Daumier


David C. Deal, l'avocat américain, a déposé une requête auprès des tribunaux de Chicago afin de contrecarrer John Maloof, découvreur des cent mille négatifs de la photographe. Lequel avait lui aussi, dès le début, recherché un éventuel héritier. Il en trouva un en la personne de Sylvain Jaussaud, un autre cousin au deuxième degré de Vivian Maier, avec qui il a depuis longtemps conclu un accord. « J'ai été depuis le début obsédé par le désir de savoir qui était Vivian Maier et si elle avait des héritiers. J'ai toujours essayé d'agir de manière légale et éthique », a-t-il confié au NY Times. Les généalogistes qui firent cette recherche pour lui avaient également déniché Francis Baille, qu'ils avaient écarté parce qu'à leurs yeux trop éloigné de la photographe.

Dessin d'Honoré Daumier


John Maloof et Jeffrey Goldstein (possesseur de 17 500 négatifs) sont aujourd'hui suspendus à la décision de la cour qui a créé un compte bloqué, dont les fonds reviendront à l'héritier qu'elle désignera. Dans plusieurs années, car l'affaire est d'autant plus compliquée que les différentes parties n'ont pas la nationalité américaine.

Mais David C. Deal ne lâchera pas le morceau : « J'ai réduit de manière significative le montant de mes honoraires afin de défendre mon client, ai également investi une part importante de mon propre argent dans cette affaire. Si à la fin de tout ça je ne gagne ni perd cela m'ira, parce que je pense que c'est la chose la plus intéressante que j'aurai faite de toute ma carrière juridique. »

On voit par là que certains avocats sont avant tout altruistes.

Dessin d'Honoré Daumier


L'occasion de lire ma chronique intitulée Vivian Maier et l'instant décisif.



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