Good morning, Gaza !
Brève

Good morning, Gaza !

Il y en a qui ne se plaindront pas de la guerre à Gaza : ce sont les poissons.

Tout un été de répit, les pêcheurs ayant été empêchés de sortir. Moyennant quoi, les premières pêches de la paix sont aujourd'hui "miraculeuses", raconte Ludovic Piedtenu, reporter à France Culture. Ce qui n'empêche pas les pêcheurs gazaouis, d'ailleurs, de revendiquer une extension de leurs zones au-delà de six milles nautiques, revendication commune avec leurs collègues espagnols ou français (ou d'ailleurs, sans doute les pêcheurs du monde entier).

La matinale de France Culture est à Gaza (et sera demain à Jerusalem). On se réveille donc à Gaza, le Gaza de la paix, avec ses familles qui ressortent marcher dans les rues, avec sa rentrée scolaire retardée, avec ses ânes qui font "hi han" dans les embouteillages. Avec cette famille, aussi, qui vit dans les décombres de son appartement, en compagnie d'un missile israélien de trois mètres, qui n'a pas explosé. "Compte-tenu de la disproportion du nombre de morts, peut-on vraiment parler de victoire ?" demande Marc Voinchet à un "dignitaire" du Hamas (pourquoi ce mot de "dignitaire", d'ailleurs ? Parlerait-on d'un "dignitaire" de l'UMP ou du PS ?) Et le" dignitaire", donc, rencontré dans une paillotte, sur une plage : "en Algérie et au Vietnam, les Algériens et les Vietnamiens ont subi de bien plus lourdes pertes que les Français et les Américains. Ce qui ne les a pas empêchés de remporter la victoire". Argument terrible, qui passe les morts civils par pertes et profits pour la cause. Mais argument que l'on est heureux d'entendre, de la bouche même d'un des responsables, justement pour pouvoir le discuter, le contester, s'en indigner si l'on veut.

Réveil à Gaza. On pourrait zapper. On pourrait soupirer "encore Gaza". Mais on ne zappe pas. Les faits-divers français, sur lesquels ouvraient désespérément les 20 Heures de la veille (la mort d'un nourrisson dans la Creuse, l'explosion d'un immeuble dans la banlieue parisienne) sont expédiés en quelques secondes dans le journal, ramenés à leurs proportions, vus de Gaza. Il sera bien temps, demain, de retrouver Valls, et la rentrée scolaire. Cap sur Gaza : le choix est si radical que l'auditeur satellisé a changé d'orbite, sans s'en apercevoir. A l'heure où pourrait s'amorcer une réflexion sur des matinales radio différentes (avez-vous écouté Daniel Mermet sur notre plateau ?) en voici une démonstration. Ce matin, non, tous les 7-9 ne se valent pas.

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