Brève

Turquie / femmes : rires de résistance sur Facebook

La rédaction

01 août 2014 Maj: 01 août 2014

Rire fort en public, indécent pour une femme. C'est ce que considère le vice-premier ministre turc Bulent Arinç (AKP). Réactions esclaffées sur les réseaux sociaux du pays.

"Une femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire fort en public" a affirmé mardi 29 juillet le vice-Premier ministre turc, Bulent Anrinç, présentant ainsi une version toute personnelle de la décence. "L'homme doit être moral, la femme aussi, elle doit savoir ce qui est décent et ce qui ne l'est pas". Face à ces déclarations, les réactions ne se sont pas fait attendre et le rire est entré en résistance sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias français l'ont relayé ici, ici, ici, ou encore là.

Parmi les premières à lancer le mouvement, la romancière Ece Temelkuran qui dénonce une déclaration "complètement scandaleuse et conservatrice". Plusieurs citoyennes turques ont ainsi publié des photos d'elle avec un grand sourire ou éclatant de rire, au moyen du hashtag #kahkaha (Rires) et #direnkahkaha (Rires de résistances).

En moins de 48 heures, CNN a recensé des centaines de milliers de tweets de contestation, précise Le Monde. Les messages se veulent caustiques : "Commencez votre journée en riant !" ou véhéments – "Aucun politicien ne me dictera ma conduite". Tous condamnent le moralisme d'un gouvernement qui n'en finit pas de s'ingérer dans la vie privée des citoyens turcs. Rappelons que le gouvernement turc avait également tenté de censuré Twitter et Youtube. (on l'évoquait ici).

Quelques exemples de photos postées sur Twitter :

L'actrice Emma Watson, nommée récemment ambassadrice pour les droits des femmes aux Nations-Unies, a aussi posté une photo où elle éclate de rire... partagée près de 18 000 fois sur le réseau social :

Les Femen turques se sont également mobilisées :

Après cette mobilisation, le premier ministre n'est pas revenu sur ces déclarations. Loin de là. "J'ai de la pitié pour vous" a-t-il lancé aux femmes qui partent en vacances sans leur mari.

Par Garance Bousquin