Depuis le 11 septembre 2001, le gouvernement américain a fait de la lutte anti-terrorisme l'une de ses priorités et plus de 500 affaires ont été jugées devant les tribunaux fédéraux américains depuis cette date. Human Rights Watch, une ONG réputée aux Etats-Unis, vient de publier une étude de 214 pages qui pourrait faire grincer quelques dents au sein de l'administration américaine. "On a fait croire aux Américains que le gouvernement assurait leur sécurité avec la lutte anti-terrorisme [...] mais si vous regardez de plus près, vous réalisez que beaucoup de ces personnes n'auraient jamais comis de crimes si elles n'avaient pas été encouragées par les autorités américaines", résume Andrea Praso, directeur-adjoint de l'ONG à Washington. |
Le FBI aurait ainsi "encouragé, poussé et parfois même payé" des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d'opérations de filature montées de toutes pièces. "Le ministère américain de la justice et le FBI ont ciblé des musulmans américains dans des opérations clandestines de contre-terrorisme abusives, fondées sur l'appartenance religieuse et ethnique", dénonce l’ONG, en s’appuyant sur de nombreux exemples.
L'étude cite l'affaire des "Newburgh Four", ces quatre musulmans américains accusés d'avoir planifié des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine et condamnés à 25 ans de prison ferme. Problème : le gouvernement aurait, selon un juge cité dans le rapport, "fourni l'idée cu crime, les moyens et dégagé la voie" à ces quatre individus. Cet épisode est raconté dans un documentaire diffusé hier soir sur la chaîne câblée HBO, à l'origine des plus grandes séries télévisées de ces dernières années. |
(avec Garance Bousquin)
Lutte anti-terrorisme : dans la fiction aussi, les méthodes américaines interpellent. Retrouvez notre enquête sur le drôle de monde de la série Homeland.
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