M6 vs Télérama : la chaîne "enclenche la guerre de com"
Brève

M6 vs Télérama : la chaîne "enclenche la guerre de com"

M6 contre-attaque. A la suite de la publication d'un article de Télérama évoquant la crise sociale que traverse M6, la chaîne a demandé un droit de réponse et diffusé un communiqué pour dénoncer "contrevérités, inexactitudes et amalgames". Si le texte, relayé par PureMedias, n'apporte pas de réponse directe aux éléments avancés par Télérama, il rappelle néanmoins les conditions de travail très favorables des personnels de M6. "Ils enclenchent la guerre de com", constate Emmanuelle Anizon, l'auteure de l'enquête de Télérama.



Attaquée par Télérama (et aussi Le Canard enchaîné), M6 a répliqué en annonçant, dans un communiqué interne mais transmis à plusieurs rédactions dont le site PureMedias, avoir demandé un droit de réponse à Télérama. "Les amalgames, les inexactitudes et les contrevérités publiées cherchent à nuire au groupe en s’appuyant sur les insatisfactions de quelques collaborateurs isolés face à la nouvelle organisation de C Productions [la filiale qui produit les magazines de la chaîne]", écrit Christophe Foglio, le directeur des ressources humaines de M6.

Un communiqué "interne" relayé par PureMedias picto

Des inexactitudes et des contrevérités ? En fait, la chaîne nie toute crise sociale au sein de la chaîne, sans répondre précisément aux accusations de Télérama.

Ainsi, quand le magazine raconte, dans une enquête nourrie de témoignages précis, la multiplication des démissions et des burn outs au sein de la rédaction, la chaîne préfère citer les rémunérations moyennes, "parmi les meilleures du secteur", et l'ancienneté moyenne des journalistes (en hausse) pour démontrer que tout va bien. Manière de rappeler que cette crise se déroule dans un milieu privilégié : la "rémunération moyenne annuelle des journalistes est de 69 800 euros, soit 26% supérieure à la moyenne du groupe", précise ainsi M6. Les journalistes bénéficient par ailleurs de "53 jours annuels de congés et RTT". Des conditions favorables qui peuvent expliquer l'ancienneté relativement élevée des journalistes : 11 ans en moyenne.

Mais alors comment interpréter la multiplication récente des démissions et des arrêts maladie ? Ce ne serait que l'expression d'"insatisfactions qui ne reflètent en aucune façon la réalité de l’entreprise", assure M6. Quant à l'étude sur le climat social de l'entreprise, effectuée par le groupe "Great Place to Work", la chaîne affirme que le bon chiffre (61% de satisfaction) n'est pas fictif : "En 2013, l’enquête s’est déroulée entre le 3 et le 17 juillet, avant le départ en vacances de l’essentiel des collaborateurs", précise la chaîne. Ce que contestent plusieurs témoignages publiés par Télérama, qui assurent qu'à cette date, la chaîne ayant basculé dans la grille d'été, la plupart des journalistes étaient en vacances. Quant aux salariés présents, certains mettaient en doute l'anonymat des réponses de cette enquête : "vu le climat, on a été pas mal à répondre “bien”, parce qu'on se méfiait sur la réalité de l'anonymat de nos réponses", a déclaré l'un d'entre eux à Télérama.

"Ils sont dans le déni, y compris dans leur com vis à vis de leurs propres salariés" (Télérama)



Contactée par @si, l'auteure de l'enquête de Télérama, Emmanuelle Anizon, s'étonne de la défense de la chaîne et regrette qu'un communiqué ne répondant pas aux accusations sur le fond ait été repris tel quel par des confrères : "Hier, la com' de M6 m'appelle pour me demander un droit de réponse. On m'envoie alors un communiqué qui ne m'attaque pas sur le fond car il n'y a pas un élément de faux dans le papier. Ils ont en même temps envoyé ce communiqué à plusieurs rédactions et ils l'ont balancé en interne à leurs salariés", explique la journaliste. Pour elle, "ils sont dans le déni, y compris dans leur com vis à vis de leurs propres salariés : "mais non, vous ne souffrez pas, puisqu'on vous le dit"".

"D'après mes retours, c'est très chaud au niveau de l’état-major de M6, ajoute la journaliste, laquelle constate que la chaîne "enclenche la guerre de com". Prochaine cartouche : le PDG de M6, Nicolas de Tavernost, est l'invité de la matinale de France inter demain.

picto La page pour réécouter l'entretien est déjà prête

Pour connaître les accusations exactes de Télérama et du Canard enchaîné, lisez notre observatoire : "Reportages caviardés, tensions sociales : bienvenue à M6".

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