une vaste campagne de boycott si ces noms de domaines devaient voir le jour début juillet, comme prévu. Leur cause est entendue : Lemaire profite de la réunion de l’Icann qui se tient cette semaine à Londres pour plaider leur cause, menaces à l’appui.

En colère donc, les vignerons européens – soutenus également par des Australiens ou même des Californiens – ont interpellé l’Icann, l’autorité de régulation du Net, un organe international souvent décrié pour être proche des intérêts économiques des Etats-Unis. En effet, l'Icann est sous tutelle du gouvernement américain depuis sa création en 1998. Selon Le Figaro, "face à la pression internationale, les États-Unis se sont engagés au début de l'année à lâcher ce contrôle au terme du contrat qui les lie à l'Icann, en septembre 2015". Il faudra donc trouver un nouveau mode gestion de ce régulateur. Bien entendu, personne n'est d'accord. Les Etats-Unis cherchent à garder le bébé et refusent, comme certains les y poussent, de confier l'Icann à l'ONU. L'Europe et la France, quant à eux, plaident "pour une une assemblée générale multipartite, regroupant experts, acteurs économiques, représentants de la société civile et États".

Mais septembre 2015, c'est trop loin pour les vignerons qui se sont vu adresser une fin de non recevoir par l'Icann. En effet, selon Les Echos, "le délai de négociations entre les parties ayant expiré le 3 juin, le projet suit son cours comme prévu. Et les noms de domaine pourraient être attribués à partir du mois juillet". Las, les vignerons ont sollicité la Commission européenne qui, l’an dernier déjà, avait demandé à l’Icann de ne pas poursuivre la procédure tant qu’une protection suffisante des AOC n'est pas assurée. Chou blanc. C’est au tour de la secrétaire d’Etat chargée du numérique de s'emparer du dossier. Et Lemaire profite de la réunion annuelle de l’Icann, qui se tient à Londres cette semaine, afin de mener son combat non seulement pour faire capoter la création de ces nouveaux noms de domaine, mais aussi pour s’en prendre à la gestion actuelle de l’Icann.

Pour Lemaire, citée par Numerama, "l'incapacité de l'Icann à tenir compte de l'intérêt public mine la confiance dans votre organisation et dans nos efforts pour préserver et renforcer le modèle actuel de gouvernance de l'Internet." D'ailleurs, la ministre l'annonce sur son compte twitter : la France fait de la suspension des noms de domaines en .vin une condition de sa participation au processus de réforme de l’Icann. Conclusion de Numerama : la secrétaire d’Etat est "prête à faire du vin un sujet de rupture de la France et de l'Union Européenne avec l'Icann". Voire, comme l’affirme Slate, de "mettre en péril les discussions en cours sur les accords transatlantiques entre l’Union européenne et les Etats-Unis". Encore une vertu méconnue du vin.

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