Photo © Le Parisien

Dans son article, Audrey Garric, du Monde, écrit : « Mais une publicité chassant l'autre, cette même bâche est réapparue sur un autre monument classé. Le Palais de justice, quai des Orfèvres, s'est paré d'un immense iPhone jaune sur fond vert, sur 705 m2, après avoir accueilli, depuis plusieurs mois, plusieurs autres clichés des smartphones de la marque à la pomme. »

L'iPhone disparu de la place des Vosges n'a pas été remplacé par celui du Palais de Justice, non. Ce dernier existait bien avant que le premier soit ôté. Pour preuve, cette photo réalisée par nos soins le 6 mai dernier :

Photo © ma pomme

Mise à jour, 16h38 :
J'affirmais ici que la place Charles Garnier n'existait pas, ce qui est une erreur. Elle est bien située à l'arrière de l'Opéra, au croisement des rue Auber et Scribe.
À trop vouloir bâcher…
En revanche, la bâche ci-dessous a bien été ôtée il y a plusieurs mois.

Juste au-dessous de cette affirmation erronée, une photo montrant une bâche installée « sur la place Charles Garnier à Paris ». Le texte de l'article, lui, nous parle de la place de l'opéra Garnier. Il n'existe pas de place Charles Garnier à Paris. Pas de place de l'opéra Garnier non plus. Il existe une place de l'Opéra, lequel fut édifié par Charles Garnier. Où cette bâche Apple est invisible, puisqu'elle se dressait au coin de la rue Auber et de la rue Scribe. Elle a été ôtée il y a des mois de cela.

Photo © Paysages de France publiée par Le Monde.fr

Capture d'écran Google Maps
Rue Auber / rue Scribe, Paris

L'article nous dit ensuite : « les exemples de publicités taille XXL ne manquent pas dans la capitale française : on peut en croiser sur la façade de l'hôtel de la Monnaie (pour Bréguet), de celle du ministère des affaires étrangères (Air France), place de l'opéra Garnier (encore pour Apple), place Saint-Paul et plusieurs sur la place Vendôme, pour les marques Dior ou Chaumet. De manière plus décalée, pendant la campagne pour l'élection présidentielle algérienne, des publicités pour le candidat à l'élection présidentielle algérienne Ali Benfils ont même habillé des échafaudages près du métro Barbès. »

Sauf que non, on ne peut pas croiser ces bâches. Parce que celle de l'hôtel de la Monnaie ne fait pas de la réclame pour Breguet (sans accent) mais pour Longines, un concurrent :

Photo © ma pomme

C'est le Louvre qui fut recouvert d'une réclame pour Breguet en 2011, cette bâche a disparu depuis longtemps :

Photo © Didier Rykner / La Tribune de l'Art

La bâche du ministère des affaires étrangères a disparu depuis belle lurette ; celle d'Apple sur la place de l'Opéra, on l'a vu, n'y figura jamais (mais il y en eut bien d'autres) ; il n'existe pas de place Saint-Paul à Paris, dans le quartier Saint-Paul fut installée une bâche Apple sur un immeuble de la rue Saint-Antoine au débouché de la rue de Birague ; elle a été ôtée il y a plusieurs semaines, la voici :

Photo publiée sur mac4ever.com

La bâche Dior de la place Vendôme figurant sur une photo plus bas dans l'article…

Photo © Paysages de France publiée par Le Monde.fr

… ne correspond pas à celle qui est visible actuellement :

Quant au passage relatif aux affiches pour le candidat à l'élection présidentielle algérienne apposées à deux pas de la station de métro Barbès-Rochechouart, on pouvait probablement y lire à l'origine qu'il s'agissait de portraits de Bouteflika, puisqu'un commentateur a réagi en écrivant : « C'était Benflis affiché à Barbès et non Bouteflika... ». L'article a été modifié, Benflis est devenu…Benfils !

Arg.

Source

On se consolera de tout ceci en lisant ma chronique intitulée La légende de Shalimar, plan par plan qui mélange la publicité, le parfum, et les saveurs de l'Orient.