Hollande/Bourdin, suites : la chômeuse et la préfecture
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Hollande/Bourdin, suites : la chômeuse et la préfecture


Encore un témoin douteux ? Après la question de l'employée de bureau qui faisait partie de l'équipe municipale de Jean-François Copé, un autre témoignage passé à l'antenne de BFMTV pendant l'interview de François Hollande est sujet à caution. Il s'agit de celui de Gaëlle Voisin, qui s'est présentée comme une chômeuse en fin de droits n'ayant pu bénéficier d'une formation faute de moyens à Pôle emploi. Faux, a aussitôt répondu la préfecture : elle aurait refusé une dizaine d'offres d'emplois.   

Tout commence par une question à François Hollande : "J'ai été licenciée économique suite à la fermeture de mon usine, il y a un peu plus de deux ans. Actuellement, j'arrive en fin de droits chômage [en raison] d'un manque de travail sur le territoire français et donc je vais vivre avec 490 euros d'ASS et je voudrais savoir ce que vous comptez faire pour moi M. le président ?", demande "Gaëlle, 36 ans". Une formation peut-être ? Quand Hollande lui suggère cette solution, Gaëlle le coupe : "Non, Pôle emploi n'a plus d'argent pour la formation".

Hollande s'engage alors à s'occuper de son cas picto

Dès la fin de l'émission, tout s'accélère : quelques heures plus tard, Pôle emploi la contacte pour un entretien au cours duquel on lui propose plusieurs offres d'emplois et des formations. Coup de chance (ou reconstitution) : les caméras de BFM TV sont présentes lorsque la chômeuse reçoit...

picto le fameux coup de fil

Tout est bien qui finit bien ? Oui, sauf qu'entre-temps, alors que Pôle emploi règle le cas de cette chômeuse, la préfecture de Seine-Maritime envoie un communiqué de presse, repris par l'AFP (et RTL.fr, radio concurrente de RMC), pour contester la version de la chômeuse lors de son passage à l'antenne.

Premièrement, la préfecture tient à préciser que la chômeuse a volontairement choisi Pôle emploi : licenciée économique en novembre 2011, "elle a choisi de ne pas être suivie par la cellule de reclassement de l’entreprise Cooper comme agent de production dans l’industrie automobile et d’être accompagnée directement par Pôle emploi". Par ailleurs, la préfecture assure qu'elle a bien été suivie et que des offres lui ont été faites : "Mme Voisin a rencontré son conseiller douze fois depuis son inscription et dix offres d’emploi lui ont été proposées, dont une liée à son ancienne activité dans l’automobile". Quant à l'impossibilité de faire des formations pour raisons budgétaires, là encore, la préfecture dément : "Au cours de ses différents entretiens, aucun projet de formation n'a été finalisé alors que Pôle emploi dispose de crédits suffisants (38 millions d'euros en 2014 pour la région Haute-Normandie)". Et le communiqué de conclure en précisant que la chômeuse serait actuellement en poste en CDD jusqu'en mai.

De nouveau interrogée chez Bourdin le lendemain de l'émission de François Hollande, la chômeuse confirme avoir refusé ces offres d'emplois. Mais pour une raison bien précise, qui ne figurait pas dans le communiqué de la préfecture : "Au niveau des heures, je demande un 30h-35h et pas un 20h, voilà pourquoi j'ai refusé". En clair, on ne lui aurait proposé que du temps partiel. Par ailleurs, elle explique ne pas être en CDD, son dernier contrat ayant été interrompu fin avril selon elle.

La chômeuse réplique picto

Joint par Le HuffingtonPost, Gaëlle Voisin en a dit plus sur son parcours : "En deux ans et demi, j'ai fait cinq mois à Leclerc et une semaine à Kiabi, du 21 au 27 avril dernier", a-t-elle expliqué. Pour subvenir également aux besoins de ma fille, je voulais au moins 30-35 heures par semaine mais on ne me proposait que des temps partiels. On m'a notamment proposé un contrat de 20h pour aller faire des sandwichs sur l'autoroute. C'était trop peu, je ne pouvais pas accepter". La "chômeuse de RMC", titulaire d'un bac pro dans le secteur de la vente, vient finalement d'accepter une formation de niveau bac+2 pour devenir chef de rayon.

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