Débats européens à la trappe sur France Télévisions
Brève

Débats européens à la trappe sur France Télévisions

L'audience avant la mission de service public ? France Télévisions ne retransmettra pas sur ses antennes les débats entre les candidats à la présidence de la Commission Européenne. Une trentaine de candidats français aux élections dénoncent ce choix dans une tribune publiée par le Huffington post.

C'était pourtant facile : tout était fourni clés en mains ! Hier soir à Maastricht s'est tenu le "premier débat présidentiel européen". En France, le grand show organisé par Euronews et l'université de Maastricht est passé complètement inaperçu. D'autres rencontres sont prévues jusqu'au 25 mai, jour des élections. Celui organisé le 15 mai par l'Union Européenne de Radiotélévision (UER), l'alliance des médias de service public européens, en sera le point d'orgue. France Télévisions a cependant déjà annoncé son intention de ne pas davantage le retransmettre. Les téléspectateurs qui le souhaitent devront le regarder sur la chaine LCP-Public Sénat.

L'Union Européenne de Radiotélévision met pourtant gracieusement ses images à la disposition de toutes les antennes de service public européennes. Mais un débat en anglais - comme ce fut le cas lors du débat de Maastricht où aucun des candidats ne s'est exprimé dans sa langue maternelle- même avec traduction simultanée, c'est sans doute trop dissuasif pour France Télévisions.

Le choix de l'audience

En lieu et place, France 2 programmera une soirée spéciale sur l'Euro avec la diffusion du documentaire Le roman de l'Euro, comportant notamment une interview attendue de Dominique Strauss-Kahn. La soirée se poursuivra par un débat, franco-français celui-là. La chaine compte sans doute sur le retour médiatique de l'ancien directeur du FMI pour doper les audiences sur un sujet dont on suppose qu'il intéresse peu les Français.

Malgré la programmation de cette soirée, une trentaine de candidats français aux élections européennes ont interpellé France Télévisions sur le site du Huffington post. "Il est inadmissible que le service public audiovisuel refuse par principe de diffuser un débat si important, de plus fourni gratuitement, alors que l'information sur l'Europe et la promotion du débat démocratique font partie du cœur de ses missions et de son cahier des charges" critiquent les candidats, parmis lesquels de nombreuses têtes de liste comme José Bové ou Vincent Peillon.

Sur Twitter, quelques internautes réclament la diffusion du débat picto

La tribune fait suite à une pétition lancée par Fabien Chevalier, président du Think-tank Sauvons l'Europe (selon Le Monde, la pétition recueille plus de 8500 signataires à ce jour). Le belge Henri Lastenouse, coordinateur du collectif Plus d'Europe à la télé (dont Sauvons l'Europe est partenaire), déplore que "la logique d'audience soit plus forte que la nécessité d'ouvrir le débat européen." Une dizaine d'autres responsables d'organisations et d'instituts pro-européens soutiennent également l'action.

France télé s'etonne et s'explique

Pour sa défense, France 2 avance que ce n'est pas mieux ailleurs : " les groupes audiovisuels publics européens, dans une logique de répartition rationnelle des missions et programmes sur leurs différentes chaînes, ont prévu de retransmettre le débat, soit sur leurs chaînes parlementaires, soit sur leurs chaînes info", et non sur leurs chaînes principales, a avancé à l'AFP un porte-parole du groupe. En France, c'est donc LCP-Public Sénat qui assurera sa diffusion. Au Royaume-Uni, c'est BBC Parliament qui le diffusera. En Allemagne ce sera Phoenix, la chaîne parlementaire. Le débat sera diffusé sur Rai News 24 en Italie et Canal 24 Horas en Espagne.

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste, était intervenu auprès de Rémi Pfimlin, président de France Télévisions. Il avait affirmé, lors de la présentation de l'argumentaire de campagne du PS, qu'il avait " officiellement demandé à France Télévisions de retransmettre les débats." Cambadélis a également rappelé la polémique intervenue mi-avril dans l'émission de France 2 "Des paroles et des actes". Marine Le Pen avait alors refusé de débattre avec Martin Schultz, actuel président du Parlement Européen et candidat à la présidence de la Commission. La chaine avait alors accepté cette condition de la présidente du Front National.

Elisabeth Denys

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