3% déficit / délai : la France n'a rien demandé à Bruxelles (Libé)
Brève

3% déficit / délai : la France n'a rien demandé à Bruxelles (Libé)

La France a-t-elle demandé un délai à Bruxelles sur l’objectif des 3% de déficits publics comme le laissait entendre le nouveau premier ministre ? Même pas, selon Libération

qui consacre à cette "douche froide" son événement du jour.

Selon les informations de Libé, qui cite un haut fonctionnaire européen, "la France n’a jamais demandé formellement un report, donc nous n’avons pas eu à lui répondre formellement négativement". Pourtant, constate le quotidien, "l’Elysée avait habilement entretenu l’espoir au sein de la majorité de renégocier avec Bruxelles au moins le «rythme» de la réduction de son déficit public. Les députés ont eu d’autant plus envie d’y croire qu’ils l’avaient longtemps espéré. Avec l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, la petite musique subliminale a pris un peu plus de consistance. La France allait «discuter» avec Bruxelles, promettait même Michel Sapin, le tout nouveau ministre des Finances. Sauf que pas du tout. Il n’y aura finalement ni inflexion, ni changement de rythme, ni modification de calendrier. Non pas parce que Bruxelles aurait dit niet aux revendications de Paris, mais tout simplement parce que l’Elysée a renoncé à ses requêtes, de peur de se voir infliger une fin de non-recevoir."

Pour mémoire, le déficit en 2013 s’élevait à 4,3%. Après deux reports, le gouvernement français avait promis de revenir sous la barre des 3% en 2015. Une promesse impossible à tenir ? Dans son édito Eric Decouty, directeur adjoint de la rédaction, en doute fort : "malgré les 50 milliards d’euros d’économies annoncés et dont on ne connaît pas encore le détail, la France n’est pas en mesure derespecter la règle européenne. D’autant moins que les réductions fiscales annoncées par Manuel Valls la semaine dernière, tant en faveur des entreprises que des ménages, équivalent à une perte d’environ 15 milliards d’euros supplémentaires pour les caisses de l’Etat". Pourtant, de l’aveu d’un diplomate européen, "si Paris avait voulu demander un délai, il se serait heurté à un mur. Si on a accordé à la France un report de deux ans supplémentaires, c’était parce que la conjoncture était mauvaise. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : la croissance est de retour et il n’y a vraiment aucune raison que la France, seul pays de la zone euro à ne pas être sous les3%, ne fasse pas les efforts promis".

De leurs côtés, les députés qui avaient signé l’appel pour un nouveau contrat de majorité se sentent "méprisés". D’autant que, d’après Libé, "le débat sur la trajectoire des finances publiques 2015-2017 ne figure plus à l’agenda parlementaire. Et ce après avoir été repoussé d’une semaine par Manuel Valls, puis envisagé le 29avril, dans la foulée de sa présentation en Conseil des ministres le23. Avant d’ajouter: cette dernière date était, hier, «toujours d’actualité», assurait-on à l’Elysée". La saison des chapeaux et couleuvres avalés n'est pas près de s'arrêter.

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